Rapport «détonnant» de la Cour des Comptes : Le Pr. Diomaye prend la parole…

Rapport «détonnant» de la Cour des Comptes : Le Pr. Diomaye prend la parole…

En Conseil des ministres ce mercredi, le Chef de l’Etat a largement évoqué le rapport d’audit de la Cour des Comptes relatif à la situation des finances publiques.

Le Rapport de la Cour des comptes, publié ce mercredi, offre une vue claire et exhaustive de la situation des finances publiques sur la période allant de l’année 2019 à 2024. Mieux, il met en lumière plusieurs manquements graves qui nécessitent des actions immédiates. C’est ce qu’a déclaré le chef de l’Etat ce mercredi en conseil des ministres.

Tout d’abord, le Pr. Diomaye souligne que des rattachements irréguliers de recettes ont été identifiés et certaines recettes ont été comptabilisées sur des exercices antérieurs. Ce qui a faussé la réalité du déficit budgétaire pour certaines années. Cette situation a contribué à sous-estimer les déficits budgétaires, créant ainsi un déséquilibre dans la présentation des comptes publics.

Puis, le déficit budgétaire, déjà préoccupant, a atteint des niveaux critiques au cours des dernières années. Il est passé de 9,85% en 2019 à 9,17% en 2020, 11,47% en 2021, 12,65% en 2022, et 12,30% en 2023. Cette progression rapide du déficit met en évidence la nécessité de réformes structurelles urgentes pour contenir et réduire ce déséquilibre financier historique, signale le chef de l’Etat.

Ensuite, il a relevé que des dépenses importantes, notamment celles financées sur ressources extérieures, n’ont pas été correctement retracées dans les documents comptables et budgétaires. Un manque de traçabilité qui crée des écarts importants dans le suivi budgétaire et nuit à la transparence des opérations financières de l’État.

Le chef de l’Etat a aussi évoqué, devant ses ministres, les utilisations irrégulières des comptes spéciaux du Trésor. Des transferts budgétaires vers des services de l’État ont été réalisés sans justification claire, ce qui pose de sérieux problèmes de traçabilité des fonds publics, dit-il. De plus, il a été constaté que certaines dépenses importantes ont été effectuées en dehors des procédures budgétaires établies, aggravant ainsi le manque de transparence.

Le Président Diomaye a aussi pointé du doigt les discordances dans la gestion de l’endettement public. Car le rapport a révélé que des emprunts ont été contractés en excès, entraînant un surfinancement partiellement utilisé pour des dépenses sans couverture budgétaire. Une situation qui expose les finances publiques à des risques considérables et alourdit le fardeau de la dette nationale.

Ainsi, le taux d’endettement public a connu une croissance tout aussi alarmante sur la même période. En 2019, l’endettement atteignait déjà 65,59% du PIB, mais il est monté à 75,50% en 2020, 83,58% en 2021, 86,62% en 2022 pour se hisser à 99,67% en 2023. Pour le Pr. Diomaye, cette trajectoire d’endettement doit être rapidement inversée pour préserver la soutenabilité des finances publiques.

L’autre point que le chef de l’Etat juge préoccupant, c’est l’absence de rapport exhaustif sur les dépenses fiscales pour les années 2022 et 2023, qui contrevient aux directives de l’UEMOA, inique-t-il.

Face à cette situation, déclare le Chef de l’Etat, des mesures conservatoires et correctives doivent être prises sans délai. Il est impératif, souligne-t-il, de mettre fin aux rattachements irréguliers de recettes et d’assurer que toutes les recettes et dépenses soient comptabilisées de manière transparente et régulière.

Il a ordonné au le Premier Ministre et au   Ministre des Finances de prendre les dispositions nécessaires pour garantir que les pratiques budgétaires respectent strictement les règles en vigueur.

Ensuite, il a ordonné un audit approfondi pour réconcilier les écarts observés dans la gestion des dépenses financées par des ressources extérieures. Le Président a également souligné la nécessité de réformer la gestion des comptes spéciaux du Trésor afin de garantir que les transferts budgétaires soient effectués de manière conforme et transparente.

Le Pr. Diomaye estime aussi, qu’il est essentiel de revoir la politique d’endettement de l’État afin d’éviter toute dette contractée en excès et de mieux gérer le sur financement. Il faudra aussi un suivi rigoureux des emprunts pour s’assurer que les fonds soient utilisés conformément aux besoins budgétaires réels et produire les rapports sur les dépenses fiscales dans les délais légaux.

Ces réformes visent, selon le chef de l’Etat, à renforcer la confiance dans la gestion des finances publiques et à garantir une meilleure transparence. Il a demandé au Premier Ministre, de veiller à la mise en œuvre de ces réformes indispensables pour asseoir une gestion exemplaire des finances publiques et assurer la stabilité économique du pays, rapporte la communiqué.

Souare Mansour

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