Thierno Alassane Sall accable «Une gouvernance de tâtonnements»
Thierno Alassane Sall, dans un podcast posté sur ses réseaux, s’est exprimé sur les questions chaudes de l’heure. Il n’a pas ménagé les actuels gouvernants du pays.
«Le président Diomaye a fait un aveu, déclarant qu’il n’y a plus de marge de manœuvre. S’il se sent incapable de gérer ce pays, qu’il démissionne ! Ou nous le rend car le Sénégal regorge encore d’hommes capables de le développer». C’est l’avis de Thierno Alassane Sall.
Dans une vidéo podcast publiée sur son compte X, le président de “La République des Valeurs” s’est longuement prononcé sur la situations sociale et politique du pays. Pour lui, les germes d’une rupture ne se font pas ressentir dans les choix du gouvernement, après presqu’une année au pouvoir.
4880 milliards empruntés
«Je rappelais la dernière fois que le Sénégal va emprunter plus de
4880 milliards de Francs CFA en cette année 2025. Une dette qui
constitue 40% du budget annuel. Et on ne peut prétendre être souverain
et indépendant dans ces conditions où une bonne partie des revenus de ce
pays va servir à payer des dettes», estime le député.
Il rappelle, dans on Podcast, que le premier ministre Ousmane Sonko
avait annoncé l’interdiction de l’utilisation de la machine à café dans
les bureaux administratifs prétextant une économie sur les dépenses en
énergie de l’Etat. Mais, «paradoxalement, le contribuable lui payait
plus cher ses frais d’hôtel», dénonce-t-il.
Surtaxe des appels entrants
Sur la surtaxe des appels internationaux entrants, annoncé par le
premier ministre, le député rappelle que le régime précédent avait fait
appliquer ces dernières. Mais les résultats ont été décevants.
«Lorsque j’étais Dg de l’Artp en 2013, je m’étais opposé à ces
mesures par souci de voir les conséquences négatives qu’elles allaient
causer dans le secteur du tourisme. Même le ministre du tourisme d’alors
M. Youssou Ndour n’était pas d’accord, tout comme le Pm Abdoul Mbaye»,
rappelle-t-il.
« Sonko semble fonctionner avec
un logiciel du 19e ou du 20e siècle,
dépassé… »
Pour Tas, l’on n’est plus à cette époque où les sénégalais de la
diaspora achetaient régulièrement des cartes téléphoniques pour des
appels directs. En ce 21e siècle, les appels directs n’existent presque
plus à cause d’applications comme le WhatsApp.
«Le PM Ousmane Sonko semble fonctionner avec un logiciel du 19e ou du
20e siècle, dépassé. Pour lui, tout est “taxe, taxe, taxe” or il est
bien placé pour comprendre que “trop d’impôts tue l’impôt”», regrette
Thierno Alassane Sall.
Sur la réciprocité du visa, prôné par les autorités actuelles,
Thierno Alassane Sall souligne : «Des sénégalais de l’extérieur
m’interpellent souvent des difficultés d’obtention de documents
administratifs comme les extraits de naissance pour leurs enfants, et de
passeports. Alors que vont faire ces compatriotes détenteurs de
documents de voyage parfois d’autres pays si demain ils décident de se
rendre dans leur pays d’origine. Ce serait injuste de leur imposer le
visa à l’entrée.»
Risques de la réciprocité du Visa
Pour lui, la réciprocité ne doit pas se limiter au seul fait
d’imposer le visa à tous ceux qui nous l’ont exigé. Le Sénégal doit
aller au-delà, en rompant avec certaines pratiques qui semblent
paradoxales comme les aides que nous recevons de ces pays occidentaux,
dit Thierno Alassane Sall. Selon le député de l’opposition, ces
financements «que nous quémandons auprès de ces États occidentaux
doivent cesser.»
Et même, dit-il que c’est contradictoire de parler de “réciprocité”
et à côté prévoir dans le budget de cette année, près de 250 milliards
de dette venant de pays comme la France ou les États-Unis.
Pour lui, la réciprocité, c’est aussi ne pas «envoyer désespérément
notre jeunesse en Espagne pour y travailler comme ouvriers agricoles.»
Car, explique Thierno Alassane Sall, le Sénégal a plus de cent mille
hectares de terres cultivables et traversé par des fleuves. Mais, ces
atouts naturels profitent plus, dit-il, aux indiens, israéliens,
espagnols, anglais et turcs qu’aux sénégalais.
La ruée des jeunes aux BOAS
«L’Etat leur a facilité l’obtention de ces terres. Et voilà qu’ils
prennent comme ouvriers nos compatriotes dans des plantations avec des
revenus mensuels inférieurs à 80.000f Cfa. Ils expédient toutes leurs
productions vers leur pays. Nous ne pouvons pas continuer à être traité
comme des ouvriers même chez nous», fustige-t-il.
Thierno Alassane Sall déclare qu’on en est à presque «un an de
gestion et pas un seul projet sérieux n’a été constaté dans les secteurs
comme l’agriculture». Pour le leader de RV, ce gouvernement ne trouve
aucune solution pour répondre efficacement à ces questions. Même s’il
dit comprendre les situations extrêmement difficiles de ces milliers de
jeunes qui envahissent les Baos. Pour lui, ces images traduisent le
grand désespoir de la jeunesse sénégalaise.
« Ces pratiques, nous les avons tous
combattues, à tant qu’opposants… »
Thierno Alassane Sall dénonce aussi, dans son Podcast, l’octroi du
marché de construction de 25000 foyers par SN Hlm, à une entreprise
française au détriment des constructeurs sénégalais. Pour lui, les
conditions d’octroi de ces genres de marché doivent être revues. Et
«l’offre spontanée» que prétextent certaines entreprises d’état doit
être bannie. «Ces pratiques, nous les avons tous combattues, à tant
qu’opposants. Et nous continuons de les dénoncer», dit-il.
Thierno Alassane Sall a aussi mis le curseur sur ce qu’il appelle une utilisation abusive de l’avion présidentiel : « L’avion présidentiel est budgétisé à 3,5 milliards de CFA par an. Et pour un simple déplacement en Mauritanie, le PM s’est permis d’emprunter l’appareil», dénonce-t-il.