Pourquoi Emmanuel Macron a invité le nouveau dirigeant syrien Ahmad al-Chareh, ex-membre d’Al-Qaïda et de l’État islamique, à Paris
Le nouveau dirigeant syrien par intérim, Ahmad al-Chareh, a reçu un appel téléphonique du président français Emmanuel Macron qui l’a félicité et l’a invité en France, a indiqué mercredi la présidence syrienne. Une démarche totalement assumée, selon une source proche du dossier.
M. Chareh a remercié M. Macron pour son appel et “pour le soutien de la France envers le peuple syrien au cours des quatorze dernières années”, a ajouté la présidence qui précise que le dirigeant syrien a évoqué “les défis actuels, y compris les sanctions économiques imposées” à la Syrie.
Le président français est le premier chef d’État européen à échanger avec cet ancien chef du front Al-Nosra, ex-membre d’Al-Qaïda et de l’État islamique.
De son côté, l’Élysée pointe dans un communiqué le triple message du président français: un processus de transition entamé par les autorités intérimaires conforme aux “aspirations du peuple syrien”, la “pleine intégration” des Kurdes syriens dans ce processus et “la nécessaire poursuite de la lutte contre le terrorisme”.
Marion Maréchal: “Un coupeur de têtes en costume”
Paris ouvre ainsi la voie à un réchauffement de la relation diplomatique avec la Syrie malgré le passé islamiste de son nouveau dirigeant. Aucune date n’a toutefois été fixée.
Selon Europe 1, il n’est pas prévu à ce stade qu’Ahmad al-Chareh soit là à la conférence internationale sur la Syrie organisée à Paris la semaine prochaine le 13 février. Ce sera son ministre des Affaires étrangères.
Dans l’opposition, cette future rencontre a été vivement critiquée par Marion Maréchal, députée du groupe ECR au sein du parlement européen. “C’est un coupeur de têtes en costume. Cette invitation va au-delà de la honte, ça relève de la folie!”, s’est-elle indignée sur X. Thierry Mariani, eurodéputé du Rassemblement national, dénonce lui la “naïveté” du président français.