Immigration: le maire d’une banlieue de New York dénonce des arrestations de sans-papiers
Le maire d’une grande
ville de la banlieue de New York a dénoncé vendredi une opération de
police contre des immigrés clandestins — et d’après lui un
ressortissant américain — alors que la Maison Blanche met en scène sa
politique d’expulsions de sans-papiers.
« L’administration
Trump a arrêté 538 migrants criminels illégaux », à Newark, ville
industrielle et dortoir du New Jersey, à 25 km de Manhattan, a annoncé
sur X la porte-parole de la présidence, Karoline Leavitt, ajoutant que
« des centaines » avaient été expulsés, en employant pour la première fois
des avions de l’armée.
Le
maire de Newark Ras Baraka a dénoncé devant des journalistes un raid
nocturne mené par des d’officiers de l’agence fédérale Immigration and
Customs Enforcement (ICE) dans une poissonnerie industrielle.
« Des
agents de ICE sont intervenus dans un commerce de notre ville sans
mandat », a déploré M. Baraka en fustigeant l’interpellation selon lui
d’un ancien combattant de nationalité américaine.
« Le
problème est qu’aucun de ces gens n’est un violeur, un meurtrier ou un
criminel », a ajouté le premier magistrat de cette ville dite
« sanctuaire », comme New York. Dans ces localités, les clandestins
bénéficient d’une protection de la police locale contre une arrestation à
domicile, au bureau, à l’école, à l’église ou à l’hôpital par les
autorités fédérales gouvernementales.
A
Newark, « ils ont embarqué trois types (…) de l’Equateur, je crois
(…) Tout le monde a peur », a témoigné quelqu’un qui a assisté au raid
d’ICE mais qui n’a pas donné son nom à la télévision NBC sur place.
Le
président républicain Donald Trump a promis d’expulser des « millions »
d’immigrés en situation irrégulière. Investi lundi, il a signé une série
de décrets destinés à enrayer l’arrivée de ces personnes
essentiellement via la frontière sud avec la Mexique.
Si
la Maison Blanche se targue d’avoir lancé « l’opération d’expulsions de
masse la plus grande de l’Histoire », l’organisation de défense des
droits humains American Immigration Council a fustigé « une pure
opération de propagande ».
« L’an
dernier et les années précédentes il y avait déjà des dizaines de vols
d’expulsion chaque semaine », a écrit sur X son expert Aaron
Reichlin-Melnick.
Et
à titre de comparaison, pendant l’exercice budgétaire 2024 (d’octobre à
fin septembre), sous la présidence du démocrate Joe Biden, la police
aux frontières avait expulsé 271.000 migrants sans papiers, une moyenne
de 742 personnes par jour.
Ces
personnes en situation irrégulière, qui contribuent grandement à nombre
de secteurs économiques, sont quelque 11 millions aux Etats-Unis, selon
le bureau des statistiques du ministère de la sécurité intérieure.