Des centaines de personnes ont quitté jeudi le camp de réfugiés de Jénine en Cisjordanie occupée, sur “ordre de l’armée israélienne”, a déclaré à l’AFP le gouverneur de la ville. Un ordre aussitôt démenti par l’armée.

“Des centaines de résidents du camp” situé dans le nord du territoire palestinien “ont commencé à partir après que l’armée israélienne, via des haut-parleurs fixés sur des drones et des véhicules militaires, leur a ordonné d’évacuer”, a déclaré le gouverneur Kamal Abou al-Roub, au troisième jour d’une vaste opération militaire israélienne. L’armée israélienne, interrogée par l’agence France Presse (AFP), a démenti. “Nous ne sommes pas informés d’ordre d’évacuation pour les résidents de Jénine pour l’instant.”

De son côté, Salim Al-Saadi, membre du comité de gestion du camp et qui vit à proximité immédiate du camp, a affirmé que des militaires israéliens étaient à sa porte. “Ils peuvent rentrer d’un moment à l’autre. Oui, ils ont demandé aux résidents de partir avant 17h locales (16h en Belgique) et il y a des dizaines de personnes qui ont commencé à partir”, a-t-il ajouté.

24.000 personnes en 2023

Depuis l’attaque meurtrière du Hamas en Israël, le 7 octobre 2023, l’armée israélienne a mené plusieurs incursions, qualifiées d’”opérations antiterroristes”, dans le camp de réfugiés de Jénine, considéré comme un bastion de groupes armés palestiniens. La dernière en date remonte à mardi, au lendemain de l’investiture du président états-unien Donald Trump.

Le camp de Jénine a été construit en 1953 pour les Palestiniens déplacés après la création de l’État d’Israël et la guerre israélo-arabe qui s’en est suivie en 1948-49. La Cisjordanie était alors administrée par la Jordanie. Le territoire palestinien est ensuite passé sous contrôle israélien en 1967, après la guerre des Six Jours. Davantage de réfugiés sont alors venus gonfler le camp de Jénine. Quelque 24.000 personnes y vivaient en 2023, selon les registres de l’agence onusienne pour les réfugiés palestiniens (Unrwa).