Cdeps – Pour un «dialogue rénové avec la presse»
La presse sénégalaise vit des moments très difficiles et la survie du secteur est hypothétique. De nombreuses entreprises sont en situation de quasi-faillite depuis le Covid-19.
À terme, la menace de fermeture est bien réelle. Plusieurs centaines d’emplois vont être perdus. Face à cette situation périlleuse, les cotisations sociales pour les travailleurs ne sont plus versées régulièrement, sinon pas du tout, et la couverture sanitaire n’est plus assurée pour nombre de cotisants.
Cette situation catastrophique des entreprises de presse et conséquemment celle des travailleurs ont surtout empiré durant l’année 2024, et nous le regrettons, pendant les 10 mois premiers mois du nouveau pouvoir incarné par le Président Bassirou Diomaye Diakhar Faye, en raison de mesures handicapantes pour l’entreprise de presse.
Asphyxiées
fiscalement par des décisions injustes et économiquement affaiblies par
des mesures de bannissement au niveau des entreprises publiques qui
sont interdites de publicité par leur tutelle, les entreprises de
presse, donc forcément privées des habituelles recettes, sont réellement
menacées dans leur existence. Il s’y est ajouté la décision à caractère
superfétatoire d’une reconnaissance ministérielle pour le média déjà
identifié dans le respect du Code de la presse.
Dès lors, force est de constater pour le CDEPS, que l’affaiblissement
de la presse peut s’avérer totalement en déphasage avec l’image de
notre pays démocratique et disposant d’une presse libre et indépendante.
Aujourd’hui, plus que jamais, le Sénégal a besoin d’une presse
républicaine, libre et indépendante, pour se répéter, viable
économiquement, condition première pour toute politique de souveraineté.
Les médias sont et resteront toujours un vecteur de développement. La
presse n’est ni un adversaire, encore moins un ennemi. Au contraire, la
presse peut être un formidable outil de vulgarisation des politiques
publiques des dirigeants légitimement choisis par les Sénégalais.
C’est justement le rôle que la presse privée veut continuer de jouer.
À cet égard, le CDEPS réitère sa disponibilité pour participer
activement au «dialogue rénové avec la presse» que Son Excellence, le
président de la République, a annoncé dans son appel du 14 août 2024 en
Conseil des ministres.
Nous appelons également tous les citoyens sénégalais, la
représentation nationale, les confréries musulmanes et l’Église, la
société civile, les partis politiques, les acteurs des médias, toute
l’élite économique et intellectuelle, les partenaires du Sénégal, pour
contribuer à asseoir un environnement favorable au renforcement de la
liberté de la presse et de l’État de droit.
Une presse libre et indépendante est gage pour le Sénégal d’une stabilité politique et sociale, d’un raffermissement de la démocratie, d’une conscience citoyenne renforcée, d’un meilleur vivre ensemble des Sénégalais.