Vote de confiance : Sonko va passer à l’acte
Le
Quotidien a manifestement vu juste. La Loi de finances initiale (Lfi)
2025 ne devrait pas être examinée en plénière. Elle est partie pour être
adoptée sans débat par les députés.
Le
journal du groupe Avenir communication avait annoncé dans son édition
de lundi dernier que le Premier ministre, Ousmane Sonko, allait profiter
de sa Déclaration de politique générale (Dpg), qui doit être prononcée
devant l’Assemblée nationale ce vendredi 27 décembre, pour solliciter un
vote de confiance et ainsi pouvoir faire passer le Budget comme lettre à
la poste. Ce qui serait une première dans la l’histoire du Sénégal.
Les
Échos embouche la même trompette. Ce journal, comme son confrère,
précise dans son édition de ce lundi que le chef du gouvernement va
invoquer l’article 86 de la Constitution. Celui-ci dit : «Le Premier
ministre peut, après délibération du Conseil des ministres, engager la
responsabilité du gouvernement devant l’Assemblée nationale sur le vote
d’un projet de loi de finances. Dans ce cas, ce projet est considéré
comme adopté, sauf si une motion de censure, déposée dans les
vingt-quatre heures qui suivent, est votée dans les conditions prévues à
l’alinéa précédent.»
Sachant
que Pastef dispose d’une majorité confortable à l’Assemblée nationale
(130 députés sur 165), il est peu probable que Sonko puisse être freiné,
le cas échéant, par une motion de censure dont la recevabilité requiert
«la signature d’un dixième (1/10ème) des membres composant l’Assemblée
nationale».
Le
Quotidien, conforté par Les Échos de ce lundi, avait souligné que si
Sonko a choisi d’emprunter la voie ouverte par l’article 86 pour faire
adopter le Budget, c’est parce qu’il est impossible de soumettre
celui-ci aux députés en plénière et de respecter les délais pour une
adoption au plus tard le 31 décembre à 23 h 59.
Le projet de Lfi 2025 a été adopté par la commission des finances et du contrôle budgétaire.