Suppression du Cese et du Hcct : la révision est incomplète, selon un ancien parlementaire
Une révision de la
Constitution supprimant deux institutions consultatives, le Conseil
économique, social et environnemental (Cese) et le Haut conseil des
collectivités territoriales (HCCT), jugées «budgétivores» par le
pouvoir, a été adopté samedi dernier, 14 décembre.
L’ancien
parlementaire Doudou Wade, repris par Les Échos, soulève toutefois une
«grosse» faille. «Le projet de loi n°13-2024 portant révision de la
Constitution a été adopté en conseil des ministres du 11 décembre et le
président de la République [Bassirou Diomaye Faye] en a ordonné la
présentation par décret n°2024-3404 du même jour sans mention
spécifique», souligne l’ancien président du Groupe parlementaire Libéral
et Démocratique (Pds et ses alliés).
L’ancien
responsable libéral, étayant ses propos, cite l’article 103. Qui
prescrit, détaille-t-il : «L’initiative de la révision de la
Constitution appartient concurremment au président de la République et
aux députés. Le Premier ministre peut proposer au président de la
République une révision de la Constitution. Le projet ou la proposition
de révision de la Constitution est adopté par l’Assemblée nationale
selon la procédure prévue par l’article 71 de la présente Constitution.
La révision est définitive après avoir été approuvée par référendum.
Toutefois, le projet ou la proposition de révision n’est pas présenté au
référendum lorsque le président de la République décide de le soumettre
à la seule Assemblée nationale. Dans ce cas, le projet ou la
proposition n’est approuvé que s’il réunit la majorité des [3/5] des
suffrages exprimés. […].»
«L’alinéa
3 de l’article 103 sur la révision comporte deux conditions :
l’adoption par l’Assemblée nationale et l’approbation par référendum»,
insiste Doudou Wade. Qui tranche : «Étant donné que [Bassirou Diomaye
Faye] n’a pas spécifié dans son décret le besoin de se limiter à la
seule Assemblée nationale, il doit convoquer le corps électoral pour
approbation du projet de loi de révision.»