Pédopornographie : un important réseau international démantelé par la gendarmerie, 95 Français identifiés
Un important réseau
pédopornographique, mettant en scène des mineurs sur la messagerie
Signal au niveau mondial, a été démantelé. 95 participants français ont
été identifiés par la gendarmerie et «plus de 16.000 numéros
internationaux», a appris CNEWS ce jeudi.
La
gendarmerie nationale a démantelé un énorme réseau de diffusion
d’images pornographiques international sur la messagerie chiffrée
«Signal», a appris CNEWS ce jeudi. Au total, 95 personnes ont été
identifiées en France «sur des forums regroupant plus de 16.000
utilisateurs dans 130 pays», ont expliqué les gendarmes.
L’enquête
avait débuté il y a plus d’un an maintenant, soit en novembre 2023. À
l’époque, c’est une perquisition du téléphone d’un individu, demeurant
dans les Hauts-de-Seine et mis en cause pour consultation habituelle
d’images pédopornographiques, qui avait éveillé les soupçons des
gendarmes.
«A
cette occasion, les cyber-enquêteurs de la Section de recherches (S.R.)
de Versailles découvrent l’existence de plusieurs groupes de discussion
sur la messagerie chiffrée Signal dont le nom est sans équivoque sur
leur objet», explique la gendarmerie nationale dans un communiqué.
C’est
alors qu’une enquête préliminaire a été ouverte par le parquet de
Nanterre, destinée à identifier tous les participants. Le ministère
public avait autorisé les gendarmes à poursuivre les investigations.
Les suspects interpellés du 9 au 19 décembre
«Sur
plusieurs mois, la S.R. de Versailles, avec le concours de l’Unité
nationale cyber (UNC) de la gendarmerie, va affiner les recherches et
identifier 95 participants français et plus de 16.000 numéros
internationaux», a écrit la gendarmerie nationale dans son communiqué.
Ces
95 personnes ont été interpellées lors d’une opération coordonnée menée
du 9 au 19 décembre. Après l’identification des auteurs, soit à partir
du mois de novembre, «le parquet de Nanterre s’est dessaisi au profit
des 64 parquets territorialement compétents et a gardé à sa main 6
dossiers. Ainsi 83 unités de gendarmerie ont reçu les dossiers
permettant de procéder aux opérations judiciaires dans toute la France. À
ce titre, 140 enquêteurs spécialisés cyber de la gendarmerie NTECH ou
CNTECH ont été déployés».
«La
coordination a été pilotée depuis le siège de l’UNC de la gendarmerie à
Pontoise, où la direction d’enquête confiée à la S.R. de Versailles
s’est temporairement déplacée au P.C opérationnel de l’UNC», a précisé
la gendarmerie nationale.
94 majeurs et un mineur de 16 ansTous
les suspects ont été interpellés et placés en garde à vue. Leurs
domiciles ont également été perquisitionnés. Parmi les 95 personnes, «36
étaient déjà connues pour des infractions sexuelles à l’égard de
mineurs ou consultation de sites mettant en scène des mineurs et 7 déjà
inscrites au Fichier judiciaire automatisé des auteurs d’infractions
sexuelles ou violentes (FIJAIS)», a indiqué la gendarmerie. Dans
le détail, les mis en cause ont des profils variés. Sur les 95
individus, 94 sont des hommes âgés de 18 à 74 ans. La dernière personne
est un mineur âgé de 16 ans. Ils sont domiciliés principalement dans les
régions Ile-de-France, Nouvelle-Aquitaine, Auvergne-Rhône-Alpes ou
Grand-Est.
«L’un
d’entre eux exerçait la profession de directeur d’une association
d’information aux jeunes, l’un était éducateur sportif, l’adjoint d’un
maire est également impliqué. Ces personnes ne se connaissaient pas mais
étaient inscrites sur les mêmes groupes dont certains avaient des
droits d’administration», a conclu la gendarmerie nationale.