Cheikh Tidiane Sy, ancien ministre de la Justice plaide pour la libération de Samuel Sarr
L’ancien
ministre de la Justice, sous le régime d’Abdoulaye Wade, Cheikh Tidiane
Sy a réagi par rapport à l’arrestation de Samuel Sarr. Dans une
contribution, l’ancien Garde de Sceaux a fait des révélations dans ce
contentieux qui oppose le Dg de la West Africa Énergie contre le
président du conseil d’administration (PCA), Moustapha Ndiaye. Seneweb
publie in extenso la réaction de l’ancien ministre de la justice.
«
L’affaire Samuel Sarr révèle des choses invraisemblables. Sans le dire à
haute voix, l’ancien ministre de l’Énergie est victime d’acharnement et
de complot. Ses adversaires d’hier veulent l’éliminer dans cette
affaire pourtant claire comme l’eau de roche.
1-
Il existe un rapport provisoire du cabinet Mazar qui n’a jamais parlé
de détournement. Il semble que les auditeurs ont souligné des dépenses
non justifiées. La nuance est claire. Samuel Sarr n’a jamais détourné
des fonds du projet.
2-
Devant le conseil d’administration, Samuel Sarr a apporté toutes les
preuves des fonds dépensés. Ces mêmes preuves ont été remises aux
enquêteurs par Samuel Sarr. Par ailleurs, une contre-expertise a été
menée et les auteurs ont été confrontés aux auditeurs de Mazar. Le
Directeur général de West African Énergie a procédé ainsi pour apporter
la lumière sur sa gestion.
3-
L’ensemble des actionnaires (dont Monsieur Samuel Sarr) ont apporté
uniquement 16 milliards pour la réalisation de cette centrale.
4-
Seul, Samuel Sarr a apporté plus de 250 milliards pour réaliser cette
centrale prête jusqu’à 95%. Vous avez bien lu: 16 milliards donnés par
les actionnaires, dont Samuel Sarr. Et plus de 250 milliards mobilisés
par l’ancien ministre. Ce monsieur mérite-t-il d’être traité de la sorte
?
5-
Dans la gestion d’une entreprise privée, une procédure de conciliation
devrait être favorisée entre les parties en conflit. Donc l’arrestation
de Samuel Sarr relève d’une violation de ses droits et d’un abus du
pouvoir.
6-
Dans un conflit opposant deux parties, pourquoi la plainte de Samuel
Sarr n’a pas été instruite. Seule la plainte de Moustapha Ndiaye a été
traitée au niveau du parquet et la Section des recherches.
7-
Samuel Sarr a été plusieurs fois entendu au niveau de la section des
recherches dans le cadre de cette affaire. Il a remis plusieurs dossiers
et des preuves aux enquêteurs. Et avant de quitter Dakar le soir du 17
novembre 2024 pour se rendre à Dubaï, il a informé les enquêteurs. Donc
aucune interdiction de sortir du pays ne lui a été signifiée. Il est
passé par AIBD sans aucune opposition. C’est à son absence que
l’interdiction a été décidée.
8-
Avant de quitter Dubaï, Samuel Sarr a été informé de la décision de son
arrestation malgré cela, il est rentré. Alors qu’il pouvait s’enfuir.
C’est effectivement parce qu’il n’a rien à se reprocher qu’il est rentré
tranquillement au Sénégal.
9-
Une délégation de partenaires de West African Énergie venue de Dubaï
est arrivée à Dakar depuis l’annonce de l’arrestation de Samuel Sarr.
Aucune autorité ne l’a reçue. Pourquoi ?
10-
L’arrestation de Samuel Sarr va freiner ce projet qui avait fini
d’obtenir l’adhésion de la Banque mondiale. Car au départ, les
partenaires au développement ne croyaient pas qu’un Sénégalais pouvait
réussir un tel pari ! Samuel Sarr l’a fait. Maintenant ils veulent
l’écarter pour séparer le bébé (la centrale) de son père ( Samuel Sarr).
Si
le droit est dit, Samuel Sarr devrait être libéré par le procureur.
C’est ainsi seulement qu’une enquête sérieuse pourra être diligentée
avec la participation de tous les acteurs. L’emprisonnement du Directeur
général de WAE n’aidera pas les enquêteurs à découvrir la vérité. Il
faut qu’il recouvre la liberté pour collaborer sereinement avec la
justice. Toute volonté de nuire à la personne va entacher la crédibilité
de l’enquête dans cette affaire.