Tribunal de Dakar : Moustapha Diakhaté risque un an de prison, dont 6 mois ferme
Le procureur de la République a demandé une peine d’un an, dont six mois ferme contre Moustapha Diakhaté. L’ancien président du groupe Benno Bokk Yaakaar (BBY) comparaît pour les délits d’insultes par le biais d’un système informatique et discours contraire aux bonnes mœurs.
Moustapha Diakhaté est
actuellement à la barre du tribunal des flagrants délits de Dakar. Le
responsable politique est poursuivi pour insultes par le biais d’un
système informatique et discours contraire aux bonnes mœurs. L’audience
est présidée par le président Mamadou Diouf qui rappelle au prévenu ses
propos tenus lors d’une émission à la 7TV, le 19 novembre dernier.
«
‘gni woté Pastef danio Alkou. Galou dof dou ter’’ », lit le président.
De blanc vêtu, tenant son papier d’écrou à la main, Moustapha Diakhaté a
contesté les infractions qui lui sont reprochées. « Le mot ‘Alkou’ est
un terme en arabe qui signifie en français un grand malheur qui peut
signifier une malédiction », avance-t-il. « Votre tradition sort de quel
dictionnaire ?», charge le juge. « Je veux dire que ceux qui ont donné
la majorité au Pastef ont fait du mal à notre pays », a précisé le
prévenu.
Avant
de poursuivre : « galou dof dou ter’’ signifie en français un malheur
ne vient jamais seul », dit le prévenu qui rembobine : « Kou meuna dieul
photo Ousmane Sonko def ko si urne daga Alkou », a assumé Moustapha
Diakhaté. « Vous prenez les 54 % des Sénégalais pour des demeurés ?»,
questionne le juge. « Si le mot Alkou est une insulte, je plaide
coupable tout de suite », répond M. Diakhaté.
En
prenant la parole, le procureur de la République lui a demandé de
traduire le terme « Alkou ». Moustapha Diakhaté change de définition : «
Une personne qui a fait du mal ou à qui on a fait du mal. » Le
représentant du ministère public de dire : « Je me suis amusé en ligne
avec un dictionnaire français-wolof. Vos propos signifient : « Seuls les
damnés font cela », informe le procureur de la République. « Si vous
estimez que j’ai insulté les Sénégalais, vous pouvez me condamner à
perpétuité », a déclaré Moustapha Diakhaté. Et persiste : « Je suis
victime d’une épuration politique qui consiste à faire taire tout
adversaire politique. »
Le
procureur rappelle qu’à l’enquête, il avait parlé d’une société
défaillante. « Ce ne sont pas mes propos. Je parle aux 54 % qui ont voté
Pastef», a précisé Moustapha Diakhaté.
Faisant
ses observations, le procureur de la République a estimé que Moustapha
Diakhaté a franchi le rubicon. Le maitre des poursuites soutient que les
propos du prévenu révèlent un caractère injurieux. Pour le parquet, le
fait que Moustapha Diakhaté n’ait pas présenté ses excuses témoigne de
sa mauvaise foi. Le prévenu a traité de damnés un groupe de personnes
bien défini. Le procureur a demandé au tribunal de déclarer le prévenu
coupable de l’ensemble des infractions. Pour la répression, le parquet a
demandé une peine d’un an, dont six mois ferme avec une amende de 300
000 F CFA.
La défense, assurée par Maitres El Hadj Diouf et Amadou Sall, est en train de plaider.