Législatives 2024 : La claque aux grandes gueules (Par Mbaye Sadikh)
Les élections législatives 2024 n’ont pas été un camouflet que pour les leaders politiques que sont Macky Sall, Barthélemy Dias et Amadou Ba. La razzia de Pastef est aussi une claque pour les grandes gueules de la République. Ils ont pour noms Madiambal Diagne, Cheikh Yérim Seck, Thierno Bocoum, Bougane Guèye Dany, mais aussi à une mesure Yoro Dia et Mamadou Ibra Kane.
Dès
l’élection du président Diomaye, Bougane Guèye et Thierno Bocoum ont
voulu très tôt se positionner. Alors que l’opposition était silencieuse
et que certains acteurs estimaient qu’il était très tôt pour s’opposer,
Guèye et Bocoum ont été omniprésents sur les médias et les réseaux
sociaux. Ils tiraient sur tout ce qui bougeait du côté du nouveau
régime, se prenant pour les figures de proue de l’opposition.
Pendant
ce temps, il y avait deux autres acteurs qui, officiellement, n’étaient
membres d’aucun parti ou mouvement politique, bien que proches de
certains leaders. Il s’agit de Madiambal Diagne et Cheikh Yérim Seck qui
ont toujours mis en avant leur casquette de journaliste et observateur.
Pendant que Madiambal passait et repassait sur 7 tv de Maïmouna Ndour
Faye, Cheikh Yérim Seck trouvait sa tribune à la Tfm, particulièrement
avec Pape Ngagne Ndiaye.
Ces
deux ‘’journalistes’’ ont multiplié les attaques contre le régime soit
à l’oral, soit à l’écrit. Si ce n’est pas pour dire que le tandem
Diomaye-Sonko est incompétent, c’est alors pour affirmer ou insinuer que
le peuple ne croit plus au projet ou que le projet n’existe tout
simplement pas.
Au
fil du temps, la tentation était trop grande pour qu’ils restent dans
la position d’observateurs. Ils ont donc enfin décidé de se dévoiler et
de sauter le pas. Madiambal est inscrit sur la liste Jamm ak Njarin
dirigée par Amadou Ba et Cheikh Yérim Seck va partir sous sa propre
bannière avec le mouvement C221. La coalition de l’ancien Premier
ministre n’a récolté que 7 députés alors que C221 a été invisible. Ni
Madiambal ni Yérim ne verra donc l’Assemblée nationale.
Au
lieu de respecter le vote des Sénégalais, Madiambal Diagne a presque
insulté les électeurs. «…en votant une liste qui n’a aucune proposition
d’avenir à présenter, la majorité des électeurs a exprimé certes un
désir ardent de rompre avec la manière de faire de ces dernières
décennies. Elle devra en assumer la responsabilité », écrit Madiambal
dans une déclaration rendue publique le mardi 19 novembre.
Malgré
sa virulence, il a été plus correct que Moustapha Diakhaté qui a
déversé sa bile sur les citoyens qui ont accordé la majorité à Pastef. «
Je constate que les électeurs, malgré un bilan désastreux de sept mois
de gouvernance calamiteuse, de discours belliqueux et outrancier du
Premier ministre, ont choisi d’accorder la majorité parlementaire à la
faction insurrectionnelle et fasciste », fulmine-t-il.
Depuis
les élections, Moustapha Diakhaté publie énormément de messages sur
Facebook qui ont un point commun : dire aux électeurs qu’ils sont ‘’un
peuple ignorant’’, qu’ils rampent parce qu’ils refusent de penser,
qu’ils ont ‘’les mêmes vices’’, qu’ils ne sont pas des ‘’personnes
saines d’esprit’’; et c’est pour cette raison qu’ils ont porté Hitler au
pouvoir et ont donné la majorité parlementaire à Staline. Bref,
Moustapha Diakhaté a posté une dizaine de citations le 20 novembre pour
insulter l’électorat de Pastef.
Quant
à Cheikh Yérim Seck, au lieu d’analyser sa défaite ou celle de
l’opposition, il a cherché à minimiser la victoire de Pastef sous
prétexte que les Sénégalais ont toujours donné la majorité parlementaire
à un nouveau président. « En 2017, Macky Sall avait 136 députés.
Abdoulaye Wade a eu plus de 120 députés, alors que l’Assemblée ne
comptait pas à l’époque 163 sièges comme aujourd’hui. Donc ce que Pastef
a réussi n’est pas une première », soutient-il sur Rfm. Il reste une
question : si c’était aussi évident, pourquoi alors organiser les
élections ; et surtout pourquoi Cheikh Yérim Seck a participé s’il
savait que lui et l’opposition ont perdu avant le coup d’envoi ?
À
ces acteurs s’ajoutent à un degré moindre, deux autres journalistes :
Yoro Dia et Mamadou Ibra Kane. Le premier s’est distingué depuis la
chute de Macky Sall par ses contributions au vitriol, alors que le
second, soutien d’Amadou Ba, multiplie les messages d’attaque sur les
réseaux sociaux.
À
l’arrivée, le peuple a montré à tout ce monde qu’il est souverain et
que ce n’est pas parce qu’on occupe les médias et les réseaux sociaux
qu’on peut le manipuler ou l’influencer comme le prétend Diakhaté. On
espère que Sonko et le Pastef aussi vont tirer les leçons qui s’imposent
et travailler pour le bien-être des populations afin de ne pas trahir
les espoirs de tout un peuple.