L’Allemagne dans l’inconnu après l’éclatement de la coalition Scholz
L’Allemagne entre jeudi dans une ère de grande incertitude après l’éclatement de sa fragile coalition gouvernementale, dans le sillage de l’élection de Donald Trump, même si Olaf Scholz va s’efforcer de rassurer ses partenaires européens lors d’une réunion à Budapest.
La fin du gouvernement du chancelier, actée de facto mercredi soir par le départ de tous les ministres libéraux, qui le prive de majorité, ne pouvait tomber à un plus mauvais moment pour la première économie européenne.
Elle est aux prises avec une grave crise industrielle et s’inquiète des répercussions pour son commerce et sa sécurité de l’élection du républicain Donald Trump comme président aux Etats-Unis.
La coalition gouvernementale allemande hétéroclite, qui unissait à gauche sociaux-démocrates et écologistes aux libéraux du FDP à droite, a volé en éclats suite au limogeage mercredi soir du ministre des Finances et chef de file des libéraux, Christian Lindner.
Divergences
En cause: de profondes divergences entre les deux camps sur la politique budgétaire et économique à suivre, les premiers étant partisans d’une relance de l’économie nationale en panne par les dépenses, alors que les Libéraux prônent des coupes sociales et une stricte discipline budgétaire.
Olaf Scholz espère encore pouvoir tenir quelques mois pour diriger un gouvernement minoritaire et faire adopter quelques textes de loi jugés prioritaires, en cherchant des majorité au cas par cas.
Quant au budget 2025, dont la préparation est à l’origine de la crise actuelle, c’est l’incertitude. Faute d’adoption au Parlement, une version minimum et réduite pourrait être appliquée à partir de janvier.
Élections anticipées
Le chancelier a annoncé qu’il allait ouvrir la voie à des élections anticipées dans le pays en se soumettant mi-janvier à un vote de confiance, qu’il a toutes les chances de perdre.
Dans ce cas, le scrutin, initialement prévu en septembre, pourrait avoir lieu “au plus tard fin mars”, a indiqué Olaf Scholz.
Si des élections devaient se tenir demain, l’opposition conservatrice arriverait en tête avec plus de 30% des voix selon les sondages et son chef Friedrich Merz ferait figure de favori pour devenir chancelier.
Mais il aurait du mal lui aussi à former une coalition majoritaire, avec l’extrême droite AfD, en embuscade en deuxième position dans les enquêtes d’opinion.