Défaut de permis, blessures involontaires, faux et usage de faux : Ce que Ameth Ndoye a dit aux gendarmes
En
détention préventive depuis le mardi 29 octobre à la Maison d’arrêt de
Rebeuss (MAR), le chroniqueur de la Sen Tv Ameth Anna Ndoye espère voir
sa procédure de défaut de permis, blessures involontaires, faux et usage
de faux annulée par le tribunal des flagrants délits de Dakar.
En
effet, à l’audience du 4 octobre 2024, ses avocats ont soulevé une
exception de nullité, fondée sur l’article 5 du règlement intérieur de
l’Uemoa qui dispose que le mis en cause doit être assisté par un avocat
dès les premières heures de son interpellation.Ainsi, les robes noires dénoncent une violation des droits de la défense, plaidant l’annulation de la procédure.Seneweb revient sur les détails de l’audition d’Ameth Ndoye à la Gendarmerie.Après
son arrestation, Ameth Ndoye a été auditionné, le 25 octobre 2024 de 9
heures à 9 heures 30 minutes en présence de son avocat Me El Hadji
Amadou Sall
Le
chroniqueur de la SenTv a déclaré face aux gendarmes enquêteurs : «Le
lundi 21 octobre 2024 vers 10 heures, j’étais à bord de mon véhicule de
marque Ford Escape, immatriculé AA50…. Je devais partir vers le
kilomètre 50. Arrivé au garage de Ndoyenne, alors que je devais
rejoindre la route nationale N°2, un camion m’a cédé le passage. Au
moment de prendre la voie droite (sens Sébikotane-Pout), une moto
Jakarta est sortie de sa voie pour percuter le flanc gauche de mon
véhicule. Après m’avoir percuté, le conducteur de la moto est tombé. Je
me suis mis sur le bas-côté droit de la chaussée pour attendre le
constat. C’est un conducteur de clando qui est même parti alerter les
gendarmes. Quelques minutes après, deux éléments de la brigade de
Sébikotane sont arrivés. Au cours du constat, l’un des gendarmes m’a
demandé les pièces afférentes à la conduite du véhicule. Là, je lui ai
donné l’attestation de la police avec laquelle je conduisais. Nous
sommes partis à la brigade pour voir le commandant. Une fois à la
brigade, on m’a exigé d’aller prendre mon permis de conduire au niveau
du commissariat de la Médina. Quand je partais au commissariat, je suis
passé par l’hôpital Youssou Mbergane de Rufisque, puis à l’hôpital CTO.
J’ai pris les frais médicaux en charge avant de continuer mon chemin.
Une fois à la police, j’y ai trouvé une dame qui n’est pas parvenue à
retrouver mon permis de conduire. Elle m’a donné rendez-vous le mardi 22
octobre 2024. Quand j’y suis retourné le mardi, on a duré là-bas car on
était en train de chercher le permis, en vain. Le mercredi, aussi j’y
suis retourné d’autant plus que la brigade de Sébikotane l’attend pour
les besoins de l’enquête. C’est ainsi qu’ils m’ont exhorté d’aller au
commissariat central pour y trouver un certificat de perte, ce que j’ai
catégoriquement refusé. Ils ont prorogé l’attestation jusqu’au 30
octobre 2024. Au moment d’aller répondre au commandant de la brigade de
Sébikotane, les éléments de la brigade de recherches de Dakar m’ont
appréhendé ».
«À quelle date avez-vous reçu l’attestation ? », a chargé l’agent.
Le prévenu rétorque : « J’ai reçu l’attestation le 8 octobre 2024 et elle devait expirer le 12/10/2024 ».
Le
gendarme rembobine : « Est-ce que vous êtes allé une fois aller à la
police récupérer votre permis de conduire avant l’accident ? »
Ameth Ndoye: « Oui, le 14 Octobre 2024 ».
Au gendarme de renchérir : « Pourquoi les policiers ne vous ont pas prolongé l’attestation bien avant ? »
Le
prévenu : « Je ne savais pas qu’une attestation peut être prorogée ».
L’enquêteur de revenir à la charge: « Pouvez-vous reconnaître le
policier qui vous a donné l’attestation ? » « Non il faisait nuit ».
« Saviez-vous que vous ne devez pas conduire un véhicule avec une attestation», a questionné l’agent.
Ameth Ndoye : « Non, je ne le savais pas ».
Poursuivant son interrogatoire, le gendarme a demandé à Ameth s’il a mémorisé son numéro de permis de conduire.
Il a dit non.
Enquêteur: dans quel service avez-vous eu votre permis de conduire ?
Ameth Ndoye: J’ai fait le code au niveau de castor et la conduite au stade Amitié.
En quelle année, précise le gendarme.
Ameth Ndoye se souvient : « c’est en 2023 ».
L’enquêteur revient sur l’attestation en lui demandant s’il avait bien vérifié le numéro qui a été mentionné.
Ameth Ndoye argue : « Je n’ai pas vérifié ».
C’est
ainsi qu’il a été informé que le numéro permis de conduire
appartiendrait à un certain Abdoulaye Seck. « Qu’en dites-vous », a
questionné le gendarme.
Ameth Ndoye : « Rien du tout »
Le chroniqueur de la Sen Tv a été à nouveau auditionné, le 26 octobre 2024 à 21 heures 16 minutes
Il
a répondu : « J’ai croisé les policiers qui étaient à bord d’un
véhicule de la police de couleur blanche. Ils étaient au nombre de 6 au
niveau du rond-point Cheikh Béthio. Je ne peux plus décrire le policier
qui m’avait attesté. Ils m’ont contrôlé et ils m’ont notifié
l’infraction. Ensuite, ils m’ont demandé d’aller payer l’amende au
niveau du commissariat ».
S’agissant du propriétaire du permis de conduire de Abdoulaye Seck, le prévenu a expliqué :
«
On était des collègues au niveau de Seneweb. On a fait au minimum deux
ans ensemble. Je n’ai jamais su qu’il avait un permis de conduire. On
n’était pas dans le même secteur. A chaque fois, je le voyais avec une
moto et je n’avais jamais touché à son permis. Quand on a discuté. Il
m’a dit qu’il a des parents à Sébikotane. Mais, on ne se fréquentait
pas.