Elections américaines 2024 : Donald Trump fait campagne dans un camion-poubelle après les propos de Joe Biden sur les «ordures» trumpistes
En
meeting dans le Wisconsin, ce mercredi 30 octobre, le candidat
républicain à l’élection américaine du 5 novembre a tenté d’exploiter
une déclaration polémique du président américain sur les électeurs
trumpistes. Embarrassée, Kamala Harris a pris ses distances avec les
propos incriminés.
«Qu’est-ce
que vous pensez de mon camion-poubelle ?» Par un de ces coups de
communication dont il est spécialiste, Donald Trump s’est pointé
mercredi 30 octobre à Green Bay, dans le Wisconsin, à bord d’un
camion-benne à ordures blanc sur laquelle figurait, en lettres
majuscules, son slogan de campagne. Sur ses épaules, une chasuble orange
fluo, comme celle des éboueurs. «Ce camion est en l’honneur de Kamala
et Joe Biden», a lancé à la presse le candidat républicain à l’élection
américaine du 5 novembre, qui tente ainsi d’exploiter à fond des propos
polémiques du président des Etats-Unis, qui a qualifié mardi les
partisans de son prédécesseur républicain d’«ordures». Le démocrate
s’est repris ensuite, affirmant que sa déclaration avait été mal
interprétée.
Mais
le mal était fait, dans une campagne acerbe et extrêmement serrée où
chaque camp tente de profiter des faux pas de l’adversaire. Dans le
Wisconsin, qui compte parmi les sept «swing states» qui détermineront
l’issue du scrutin, Donald Trump a estimé que le président américain
«disait enfin» ce qu’il «pensait» des trumpistes. «Kamala et Joe vous
traitent d’ordures, moi je vous vois comme l’âme de l’Amérique», a
déclaré lors de son meeting celui qui s’était déjà changé en vendeur de
frites McDonald’s, le 20 octobre en Pennsylvanie, pour railler son
adversaire Kamala Harris, qui affirme avoir travaillé pour le restaurant
de fast-food lorsqu’elle était étudiante – ce que l’homme d’affaires
remet en cause.
Kamala Harris prend ses distancesPour
la candidate démocrate, les propos de Joe Biden sont particulièrement
malvenus, car ils permettent à Donald Trump de tourner à son avantage
une situation qui lui était initialement défavorable. De fait, la
polémique sur les «ordures» découle des propos racistes prononcés sur la
scène d’un grand rassemblement de Donald Trump au Madison Square
Garden, dimanche à New York. Ce jour-là, l’humoriste Tony Hinchcliffe
avait qualifié Porto Rico, territoire américain des Caraïbes, d’«île
flottante d’ordures», des propos avec lesquels le républicain a cherché à
prendre ses distances. «Les seules ordures que je vois flottant autour
d’ici, ce sont ses partisans», avait réagi Joe Biden dans un appel
vidéo.
La
porte-parole de la Maison Blanche Karine Jean-Pierre, a assuré mercredi
que c’était cette «rhétorique haineuse» que Joe Biden avait voulu
critiquer en parlant d’«ordures», et non les partisans de son rival.
Interrogée par des journalistes sur la polémique, Kamala Harris avait
pris ses distances avec son président, se déclarant «en désaccord
profond avec toute critique contre des gens fondée sur la personne pour
laquelle ils votent». Mardi soir, la vice-présidente avait lancé un
message d’unité devant des dizaines de milliers de personnes à
Washington. Dans un discours à la mise en scène très présidentielle,
elle avait exhorté les Américains à «tourner la page» Trump. Puis elle
avait participé à un rassemblement, mercredi dans le Wisconsin, lors
duquel elle avait exhorté les Américains à «se serrer les coudes»,
plutôt qu’à se «montrer du doigt».