Ces “handicaps” que Kamala Harris devra surmonter pour remporter son débat crucial face à Donald Trump

Ces “handicaps” que Kamala Harris devra surmonter pour remporter son débat crucial face à Donald Trump

Jour J pour Kamala Harris et Donald Trump. Ce mardi soir, les candidats à la présidentielle américaine s’affronteront en direct à la télévision lors du premier (et certainement dernier) débat avant l’élection du 5 novembre. Aussi improbable que cela puisse paraître, il s’agira du premier vrai débat de la candidate démocrate depuis son élection à la vice-présidence américaine sous le gouvernement Biden. Donald Trump, lui, est un habitué de l’exercice et n’a pas franchement grand-chose à perdre. Mais Kamala Harris? Comme le fait remarquer le journaliste spécialisé Guy Van Vlierden dans les colonnes de HLN, la politique part avec quelques “handicaps” qui risquent de ne pas jouer en sa faveur. Une contre-performance face à Trump ce mardi soir lui serait-elle fatale pour la suite de sa campagne?

Le débat entre Joe Biden et Donald Trump en juin avait changé la face de l’élection présidentielle américaine. En sera-t-il de même pour la confrontation mardi entre Kamala Harris et l’ex-président des États-Unis? La vice-présidente démocrate et le candidat républicain ne se sont jamais adressé la parole. Ils s’affronteront à partir de 21H00 locales (01H00 GMT mercredi) devant des millions de téléspectateurs, mais sans public, sans notes, pendant 90 minutes. Tous deux ont accepté des règles strictes, conçues pour empêcher les interruptions intempestives ou les interpellations directes. Leur débat, le premier et peut-être le dernier avant le scrutin du 5 novembre, sera animé par deux journalistes de la chaîne ABC et il se déroulera à Philadelphie, dans l’État crucial de Pennsylvanie, dans le nord-est du pays.

Kamala Harris et Donald Trump demeurent au coude-à-coude dans de nouveaux sondages diffusés dimanche, rendant toujours aussi indécise l’élection présidentielle américaine. Au niveau national, Donald Trump devance d’un seul point la vice-présidente des États-Unis (48 % contre 47), selon une étude New York Times/Siena College réalisée du 3 au 6 septembre, un écart trop serré pour dresser une tendance. Le suspense est tout aussi total en ce qui concerne les États clés. Kamala Harris dépasse légèrement Donald Trump dans le Wisconsin (50 contre 47), le Michigan (49/47) et en Pennsylvanie (49/48). Les candidats sont à égalité (48/48) dans le Nevada, la Géorgie, la Caroline du Nord et l’Arizona. L’élection se jouerait sur un fil dans le Michigan (50/49 pour Harris), le Wisconsin (51/49) et la Pennsylvanie (50/50).

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Kamala Harris est arrivée à Philadelphie.

Kamala Harris est arrivée à Philadelph

Convaincre les indécis

Tout est encore à faire pour Kamala Harris. Il y a quatre ans, Joe Biden avait 7 points de pourcentage d’avance sur Trump à la même époque. Et il n’y a aucun État où Kamala Harris mène avec plus de 1,5 point. Remplacer Biden était certes nécessaire pour donner une nouvelle chance aux démocrates. Mais l’enthousiasme que Kamala Harris a réussi à susciter ces dernières semaines n’a pas été suffisant pour prendre une large avance face à Donald Trump. Le débat de ce mardi soir s’annonce donc plus important que jamais pour faire la différence dans les intentions de vote. Et nul doute que les Américains en attendent beaucoup de leur vice-présidente.

C’est donc principalement la performance de Kamala Harris qui sera décisive. Il y a encore beaucoup d’Américains qui n’ont jamais entendu la candidate démocrate prononcer plus de quelques phrases. De nombreux électeurs- 28% des électeurs qui comptent se rendre aux urnes, selon un sondage New York Times/Siena College – disent avoir du mal à cerner la vice-présidente de 59 ans, sa personnalité, ses idées, son programme. Le premier objectif de la démocrate mardi soir sera donc de faire bonne impression auprès de ces indécis. Donald Trump, lui, n’a lui nul besoin de se faire connaître, ni auprès de ses partisans extrêmement fidèles, ni auprès de ses détracteurs également fervents.

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AFP

© AFP

Plusieurs faiblesses

Comme le rappelle le journaliste Guy Van Vlierden dans les colonnes de HLN, la candidate traîne quelques “handicaps” qui pourraient lui coûter cher face à son rival républicain. Tout d’abord, l’expérience. Donald Trump n’est peut-être pas un brillant débatteur, mais il participe mardi à son septième débat présidentiel, un record historique. Comme lors du précédent débat, seul le micro de celui qui a la parole sera ouvert, ce qui rendra les échanges directs impossibles. Cela risque d’être un gros désavantage pour Kamala Harris, qui ne pourra pas contrer immédiatement les fausses affirmations lancées par Donald Trump. Dans une interview radio diffusée lundi, elle a d’ailleurs affirmé que le milliardaire de 78 ans n’avait “aucune limite dans la bassesse et nous devons être préparés à ça.” Kamala Harris a aussi dit s’attendre à “de nombreux mensonges”.

La candidate démocrate n’est pas non plus très douée pour l’improvisation. Elle s’exprime très bien, mais a souvent du mal à répondre correctement aux questions qu’elle n’a pas préparées. C’est, dit-on, la raison pour laquelle elle n’a donné qu’une seule grande interview en tant que candidate à la présidence, pour laquelle elle était d’ailleurs assistée par son colistier Tim Walz. Il faut cependant reconnaître que leur entretien avec CNN à la fin du mois dernier a été plus que convaincant, et que Kamala Harris s’en est finalement nettement mieux sortie que Tim Walz.

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Kamala Harris et Tim Walz

Kamala Harris et Tim Walz © AFP

Critique sur ses changements de position

Un article d’opinion publié la semaine dernière sur le site politique The Hill met en lumière une autre faiblesse de la vice-présidente. “Elle pourrait avoir du mal à se souvenir de ses positions”, écrit le média spécialisé. Il ne s’agit pas d’une question d’âge cette fois, mais d’une critique de ce que le journaliste (au passé républicain) considère comme de l’inconstance. C’est un peu caricatural, même s’il est vrai que Mme Harris a déjà été prise à partie lors de son entretien avec CNN pour ses changements d’opinion sur la fracturation hydraulique (une méthode d’extraction du gaz et du pétrole qui nuit à l’environnement) et sur la pénalisation de l’immigration clandestine. Autrefois opposée à ces mesures, elle y est aujourd’hui favorable.

Si Harris bute sur l’une de ces faiblesses, si elle ne parvient pas à s’exprimer clairement ou si elle ne prend pas assez de place face à Trump, elle risque de perdre l’élan qu’elle a actuellement. Son ascension dans les sondages pourrait alors stagner et elle risquerait rapidement de retomber dans le rouge, quelle que soit la performance de Trump. “Au moins, avec lui, on sait à quoi s’attendre”, penseront alors de nombreux électeurs. Mais Kamala Harris est capable de creuser l’écart avec son adversaire. Si elle parvient à se montrer aussi inflexible et aussi présidentielle que dans son interview sur CNN, elle restera, selon nous, la grande favorite pour l’élection de novembre.

Souare Mansour

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