La honteuse session extraordinaire mérite bien une motion de censure
Un public mobilisé pour intimider les députés et qui crient « Sonko Sonko » au sein de l’hémicycle, un ministre de la justice qui annonce en pleine séance aux députés que le président de la République aurait promulgué la loi portant modification du règlement intérieur de l’assemblée nationale, après avoir ignoré la saisine du président de l’institution pour avis, une convocation dont l’issue était connue d’avance mais qui privilégiait un jeu de politique politicienne …
voilà des actes de sabotage et d’enfantillage contre une institution de la république qui ne doivent pas rester sans suite.
Les députés ont été cohérents. Chacun a défendu sa ligne idéologique face au maintien ou non du CESE et du HCCT.
Par contre, le théâtre organisé avec un mépris affiché contre les institutions doit être sanctionné.
Le PM qui joue au dilatoire face à son obligation de faire sa DPG et
affichant ostensiblement son manque de respect notoire à l’institution
parlementaire et à la constitution doit être sanctionné.
Il est évident que depuis un certain temps, des séries de pièges
enfantins ont été tendus aux députés de la majorité pour les pousser à
l’erreur et ainsi se doter d’éléments de langage en vue de la prochaine
campagne électorale pour les législatives.
Le but est de demander aux Sénégalais de leur permettre d’avoir une
majorité face à une opposition qui souhaiterait bloquer leurs
initiatives.
C’est trop enfantin.
Ces Sénégalais leur demanderont pourquoi le PM n’a pas fait sa DPG
conformément aux dispositions de la constitution alors que tous les
prétextes pour ne pas se présenter devant l’assemblée nationale ont été
levé.
Ces sénégalais comprennent aisément cette politique politicienne qui a
abouti à la convocation de cette session extraordinaire de l’Assemblee
nationale. Ils sanctionneront le populisme qui leur porte aujourd’hui un
tort considérable à l’heure de l’exercice du pouvoir.
En attendant d’œuvrer pleinement pour une nouvelle majorité capable
de faire face aux dérives autocratiques du régime en place, nous
soutenons, sans aucune réserve, ce projet de motion de censure contre le
gouvernement du PM actuel.
Une motion qui, symboliquement, aura pour effet d’imposer le respect
que doit avoir un nommé (PM) face à des élus, le respect que ce PM doit
avoir face à ses obligations constitutionnelles.
Il reviendra au Président de la République d’utiliser ses pouvoirs de
nomination et de dissolution afin de remettre les choses à l’endroit,
s’il considère qu’il a encore un rôle à jouer.
Thierno Bocoum
Président AGIR