Yassine Fall, ministre: «L’Afrique avec le soutien de la Chine doit prendre son destin en main pour… »
En marge du Forum sur la coopération sino-africaine (FOCAC) qui va se tenir à Pékin (Chine) du 4 au 6 septembre, la ministre de l’Intégration africaine et des Affaires étrangères du Sénégal, Yassine Fall a été reçue par son homologue chinois Wang Yi.
D’emblée,
la Sénégalaise a déclaré qu’il est heureux de constater de manière
concrète la contribution du Focac au renforcement du développement
économique et social de l’Afrique à travers la réalisation des projets
d’infrastructures et de services dans les domaines agricole, industriel,
énergétique, sanitaire, de la formation des talents, de la paix et de
la sécurité.
Tenant
du dynamisme du partenariat sino-africain et de son potentiel encore
inexploré et guidé par des valeurs, elle dira : «Je peux affirmer que
nous pouvons mieux faire et plus encore ».
Selon
elle, la coopération sino-africaine doit surmonter des défis immenses
de plus en plus complexes et importants. «L’Afrique avec le soutien
indéfectible de la Chine à travers le Focac et la consultation pérenne
sur des questions internationales d’intérêt commun adossés au principe
d’amitié sincère, de bonne foi, de respect et de bénéfice mutuel peut et
doit prendre son destin en main pour le bien-être des générations
actuelles et futures », a-t-elle soutenu.
Yassine
Fall d’indiquer qu’il faut encore trouver des meilleurs voies et moyens
de renforcer la coopération entre l’Afrique et la Chine à travers ce
mécanisme novateur que constitue ce forum.
«
Nous devons donc continuer à œuvrer ensemble africains et chinois pour
assurer le développement de l’Afrique à l’horizon 2063 »
De
son avis, à l’heure des enjeux et des défis multiformes auxquels
l’Afrique et le monde sont confrontés, il s’agira de prendre à bras le
corps la problématique majeure relative à la réforme politique et
économique mondiale, aux défis climatiques, à la réalisation des
objectifs de développement durable (Odd) des Nations unies. «Nous devons
donc continuer à œuvrer ensemble africains et chinois pour assurer le
développement de l’Afrique à l’horizon 2063 en nous inspirant du modèle
chinois et en l’adaptant au contexte africain pour que l’Afrique assure
sa souveraineté alimentaire et parvienne à la transformation des
produits agricoles sur le continent pour une valeur ajoutée à son
industrialisation. A cet égard, l’engagement des autorités chinoises à
soutenir activement les efforts de l’Afrique pour accélérer le
développement du continent à travers la mise en œuvre du plan décennal
de l’agenda 2063 de l’Union africaine et le lancement du deuxième Plan
décennal est à magnifier », a-t-elle souligné.
Dans
le même sillage, poursuit-elle, « l’impact du changement climatique sur
la sécurité alimentaire en Afrique, le retard de la réalisation des
Objectifs du développement durable (ODD) ainsi que la dégradation de la
sécurité dans certaines parties de notre continent confrontées aux
conflits interétatiques, à la recrudescence du terrorisme maintiennent
notre attention ».
En
outre, au sujet de la nécessaire réforme de la gouvernance mondiale,
elle a salué le soutien précoce et déterminant de la Chine à l’adhésion
de l’Union africaine (Ua) au G20.
Elle
affirme que dans cette dynamique, la réforme du Conseil de sécurité des
Nations unies demeure une priorité africaine afin de réparer
l’injustice historique faite à l’Afrique. « Nous réitérons notre demande
de réforme de l’Organisation mondiale du commerce (Omc) pour faciliter
le commerce intra-africain et extérieur de l’Afrique. La part du
continent dans le commerce mondial n’étant que 3% du commerce
intra-africain qui se situe à hauteur de 18% », renseigne-t-elle.
« De plus, l’augmentation des sièges en faveur de l’Afrique au Conseil d’administration du Fmi est à saluer. Mais beaucoup de progrès doivent être faits au sujet de l’attribution et de la gestion des droits de tirages spéciaux (Dts) avec plus d’équité et de transparence », dit-elle.