« Il faut se préparer à des temps assez durs, sinon très durs, pour l’Occident”, selon un chef d’état-major français
« Il
faut se préparer à des temps assez durs, sinon très durs, pour
l’Occident », a estimé mardi le chef d’état-major des armées françaises
devant un parterre de dirigeants d’entreprises, alors que se renforce la
« récusation du modèle occidental ».
« On
entre résolument dans une nouvelle ère, un Occident qui est contesté
(…) et une fragmentation de l’ordre international extrêmement forte », a
averti le général Thierry Burkhard devant les responsables du Medef et
de dix grands groupes français.
Cet
ordre international « a été fondé sur le droit, construit par le monde
occidental et on nous reproche de l’avoir construit pour le monde
occidental », a-t-il ajouté, décrivant « en parallèle la montée d’un ordre
alternatif (…) qui veut nous pousser dehors ».
Le
général intervenait à Paris lors d’une cérémonie de lancement du
partenariat ProMilès entre ces groupes et l’armée, visant notamment la
reconversion des soldats blessés dans le secteur privé, le renforcement
de la réserve et l’emploi des conjoints de militaires.
En
avril, le ministre des Armées, Sébastien Lecornu, avait indiqué vouloir
moderniser le recensement pour identifier « en continu » les compétences
de volontaires susceptibles de renforcer la réserve militaire. Le
président de la République, Emmanuel Macron, veut doubler le nombre de
réservistes, actuellement de 40.000, qui viennent en appui des plus de
200.000 militaires de l’armée française.
« Le
recours à la force est désinhibé et apparaît comme la manière la plus
forte d’imposer sa volonté et de résoudre les différends », a poursuivi
le général Burkhard. « Ne croyons pas qu’on va revenir au monde d’avant.
Ce qui se met en place, on va devoir vivre avec ».
Les
entreprises concernées, du domaine militaire (KNDS, Thalès, Dassault
Aviation…) ou non (Société Générale, Michelin, Schneider Electric…)
s’engagent via ce partenariat à « conforter ou initier » leurs relations
avec la formation militaire pour une durée renouvelable de cinq ans.
Parmi
les facteurs stratégiques essentiels des années à venir, le militaire a
aussi cité la guerre informationnelle, dans laquelle « nos compétiteurs
agissent de manière extrêmement forte ».
Il
a également cité le changement climatique comme « catalyseur de chaos,
en termes de guerre d’accès aux ressources, de déplacement de population
ou de famine ».