La France n’a toujours pas de gouvernement et le RN promet de bloquer le NFP, même sans LFI

La France n’a toujours pas de gouvernement et le RN promet de bloquer le NFP, même sans LFI

L’hypothèse d’un gouvernement de gauche sans ministre Insoumis “ne change strictement rien” pour le Rassemblement national, qui entend toujours voter la censure si le Nouveau Front populaire est nommé à Matignon, ont indiqué lundi Marine Le Pen et Jordan Bardella. A. FO 26-08-24, 14:47 Dernière mise à jour: 14:50 Source: avec AFP

Marine Le Pen et Jordan Bardella

Marine Le Pen et Jordan Bardella © ANP / EPA

Le parti d’extrême droite, fort de 126 députés, reste “en faveur d’un vote d’une motion de censure à l’égard d’un probable gouvernement du NFP (ndlr: Nouveau Front populaire, coalition des gauches)”, a d’abord indiqué M. Bardella. Et “l’idée qu’il y ait un gouvernement du NFP où il n’y aurait pas de ministre Insoumis (ndlr: La France insoumise/LFI, parti majoritaire de Jean-Luc Mélenchon) ne change strictement rien”, a ajouté Mme Le Pen, à l’issue d’un entretien à l’Élysée avec Emmanuel Macron, qui a duré environ une heure et demie. “Le Nouveau Front populaire est dirigé par La France insoumise”, a affirmé Marine Le Pen. “Donc c’est Jean-Luc Mélenchon qui dirigera en réalité ce gouvernement.” “Il n’est pas question” de laisser passer “une politique qui viserait à aggraver considérablement l’immigration, à régulariser les clandestins”, politiques, qui serait “majoritairement rejetée dans le pays”, a-t-elle assuré.

“On ne peut pas faire comme s’il ne s’était rien passé”

La présidente du groupe RN à l’Assemblée nationale a estimé “utile” que le Premier ministre nommé soit “respectueux” des électeurs du RN mais aussi de “leurs idées”. “On ne peut pas faire comme s’il ne s’était rien passé” lors des élections législatives, a affirmé la députée d’extrême droite, qui a par ailleurs balayé l’hypothèse d’un gouvernement technique. “Je n’y crois pas du tout. (…) Il n’y a que des gouvernements politiques planqués derrière des appellations techniques”, a-t-elle déclaré. “Nous avions dit soit il y aura une majorité stable Rassemblement national, soit ce sera le chaos. Emmanuel Macron a choisi le chaos”, a-t-elle déploré.

Le RN déjà prêt à censurer un gouvernement NFP

Face à la “paralysie de la vie politique française”, la cheffe de file des députés RN a demandé à Emmanuel Macron l’ouverture d’une session extraordinaire de l’Assemblée nationale avant la nomination d’un Premier ministre et son gouvernement, pour pouvoir éventuellement le censurer. “Ce que je veux, c’est que l’Assemblée nationale puisse être en situation d’opérer une censure si c’est nécessaire”, a déclaré Mme Le Pen. Alors que les députés doivent se réunir en session ordinaire à partir du 1ᵉʳ octobre, “je ne veux pas que pendant un mois, un Premier ministre puisse par décret, par toute une série de moyens donnés par la Constitution, mettre en œuvre une politique qui soit toxique, dangereuse pour les Français”, a insisté Mme Le Pen. De son côté, le président du Rassemblement national Jordan Bardella a assuré que les membres de son parti ont “travaillé cet été” pour “préparer la rentrée”, assurant qu’il y aura “des changements dans l’organisation du RN”.

Macron reprend de laborieuses consultations

Plus d’un mois après la démission de son gouvernement dans la foulée des élections législatives de juillet, le président français Emmanuel Macron poursuit lundi de laborieuses consultations politiques pour doter enfin la France d’un Premier ministre. La tâche s’annonce ardue, dans une France politique divisée en trois blocs ne disposant aucun d’une majorité absolue à l’Assemblée. La gauche, arrivée première aux législatives de juillet, revendique de former un gouvernement, et tente d’imposer sa candidate, la haute fonctionnaire Lucie Castets. Mais la coalition du NFP (Nouveau front populaire) fait l’unanimité contre elle, du centre à la droite jusqu’à l’extrême droite, qui lui reprochent un programme “dangereux”. En tout état de cause, la nomination d’un Premier ministre ne semble pas imminente, alors que s’ouvrent mercredi les Jeux paralympiques. Le président Macron participera à la cérémonie d’ouverture, avant de s’envoler pour une visite en Serbie jeudi et vendredi.

Souare Mansour

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