Bougane Guèye sur la dette fiscale de D-média : « Monsieur le ministre, vous ne dites pas la vérité !»

Bougane Guèye sur la dette fiscale de D-média : « Monsieur le ministre, vous ne dites pas la vérité !»

 Le Président directeur général (Pdg) du groupe de presse D-média a servi une réponse au ministre de la Communication. Ce dernier a procédé, vendredi dernier, à un classement des entreprises de presse qui ne sont pas en règle en ce qui concerne le paiement des impôts.

«D-média est ahuri devant les déclarations mensongères du ministre de la communication. Monsieur Sall a, toute honte bue, affirmé que D-média porte à lui seul 11% de la dette fiscale. Depuis quand 2 milliards représente 17% de 40 milliards de FCFA (montant de la dette fiscale)? Monsieur le ministre, vous ne dites pas la vérité. Dmedia est une exception et c’est malhonnête de classer notre Groupe dans le lot des entreprises de presse qui ne sont pas en règle », a déclaré Bougane Gueye Dany.

Le patron de Dmedia informe qu’il a contesté cette dette fiscale devant les tribunaux.  «Pour votre gouverne, nous avons contesté devant les tribunaux la dette fiscale d’autant que le fisc a arraché entre 2022 et maintenant, la somme de 158 millions de CFA de nos comptes. Pour rappel, la dette fiscale de D-média résulte d’une taxation d’office sur les exercices 2017-2020 », renseigne-t-il.
«D-média a reçu 52 millions de FCFA en 2022 que le fisc a directement confisqué parce que… »

Face aux «agissements» de l’actuel sur la réglementation fiscale des entreprises de presse, Bougane Guèye Dany estime que cette situation relève d’un pur acharnement.

« L’acharnement est réel rien que sur la TVA, le fisc réclame à la SEN TV plus de 900 millions de CFA autrement dit le chiffre d’affaires de la télé avoisine les 5 milliards de CFA! De qui vous moquez-vous? Pourtant, en aucun moment, le fisc n’a indexé les entités du Groupe D-média pour non reversement de prélèvements d’impôts sur les salaires du personnel ».

S’agissant de l’aide à la presse, le boss de D-média a aussi donné des explications. Selon Bougane Guèye Dany, cette aide est laide et dérisoire. Il avoue que cette aide a été directement confisqué par le fisc en 2022 et en 2023 la somme n’était pas significative.

« D-média a reçu 52 millions en 2022 que le fisc a directement confisqué parce que nos comptes étaient bloqués. En 2023, la subvention était de 40 millions de FCFA pour les trois entités du groupe. Faites le calcul: avec une masse salariale de plus de 100 millions de FCFA pour plus de 500 collaborateurs, l’État aura donc contribué à concurrence de 6 500 F CFA pour chaque collaborateur de D-média », fait-il savoir.

En ce qui concerne la régularisation des journalistes dans les entreprises de presse avec notamment l’acquisition des contrats et autres, le patron de Sen Tv précise que tout le personnel de D-média est contractuel.
« Monsieur le ministre, n’acceptez pas d’être sur commande »
«Monsieur Sall, la sale besogne ne passera pas par D-média: Tout le personnel de D-média est contractuel. Mieux, la convention collective des journalistes et professionnels de l’information est respectée chez nous avec en sus une situation en règle au niveau de toutes les institutions sociales du Sénégal. Chaque salarié a la latitude de vérifier sa situation personnelle auprès de ces institutions sociales. Il y a deux mois, nous avons reçu la visite inopinée de l’Inspection du travail et jusqu’ici aucune infraction ne nous a été notifiée », a-t-il souligné.

A propos des redevances aussi, assure le patron du groupe de presse, « Sen Tv ne doit absolument rien à TDS S.A».

Toutefois, il a profité de l’occasion pour dénoncer le mutisme des nouvelles autorités sur la dette fiscale de l’État du Sénégal envers l’IPRES et la Caisse de sécurité sociale.

« L’État du Sénégal doit, au titre de l’année 2023, 45 milliards de FCFA à l’IPRES pour le compte des enseignants et globalement plus de 90 milliards à la Caisse de Sécurité Sociale. Doit-on alors parler d’État délinquant ou voyou? », dit-il.

Pour finir, Bougane Guèye Dany laissera entendre à l’endroit de Alioune Sall : «Monsieur le ministre, n’acceptez pas d’être sur commande. Vouloir darder votre barbe ébouriffée sur les performances d’honnêtes citoyens pour offrir une barbe à papa, à votre mentor, est une entreprise vile ».

Souare Mansour

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