Présidentielle américaine, JO, sommet de la paix: les principales déclarations de Zelensky aux médias français

Présidentielle américaine, JO, sommet de la paix: les principales déclarations de Zelensky aux médias français

Le président ukrainien a reconnu que l’incertitude s’agissant de l’élection de Kamala Harris ou Donald Trump à la présidentielle américaine posait un “risque” pour l’Ukraine, qui compte sur la pérennité du soutien militaire des États-Unis pour faire face à la Russie.

“Nous ne pouvons influencer aucune élection, mais bien sûr les États-Unis sont un défi aujourd’hui. Et il y a des risques que personne d’entre nous ne peut prédire”, a dit Volodymyr Zelensky dans un entretien mardi à plusieurs médias français, dont l’AFP.

Allié essentiel de l’Ukraine, les États-Unis ont fourni des dizaines de milliards de dollars d’aide militaire et économique à Kiev pour faire face à l’invasion russe, le tout sous l’impulsion du président démocrate Joe Biden, une politique que sa vice-présidente, Kamala Harris, devrait poursuivre si elle était élue en novembre à la Maison-Blanche.

Si le camp républicain a tout aussi fermement soutenu Kiev en 2022 et une partie de l’année 2023, un groupe de partisans convaincus de Donald Trump a bloqué pendant des mois l’aide à l’Ukraine fin 2023 et début 2024.

À Kiev et en Europe, nombreux sont ceux qui craignent que cette assistance vitale puisse être remise en cause par le républicain Donald Trump qui a, à plusieurs reprises, affirmé sans plus de précisions qu’il forcera les deux camps à une solution négociée. Il a aussi choisi comme vice-président J.D. Vance, un farouche opposant au soutien à l’Ukraine.

Les sanctions visant la Russie aux JO, des “demi-mesures”

Volodymyr Zelensky a également qualifié de “demi-mesures” les sanctions imposées à la Russie et au Bélarus aux Jeux Olympiques de Paris, dénonçant la présence d’athlètes russes sous bannière neutre, quand des centaines de sportifs ukrainiens sont morts depuis le début de l’invasion.

“Chaque pays du monde voit bien que les athlètes sous bannière neutre sont des athlètes de Russie et du Bélarus. Moi, je pense que ces sanctions sont des demi-mesures”, a déclaré Volodymyr Zelensky dans un entretien accordé à plusieurs médias français dont l’AFP.

À la suite de l’invasion de l’Ukraine par la Russie avec le soutien du Bélarus, le Comité international olympique a banni ces deux pays des JO-2024.

Mais une poignée de ressortissants russes et bélarusses n’ayant jamais soutenu l’assaut russe participent à titre individuel, sous bannière neutre et sans hymne, aux Jeux.

“Trente (Russes et Bélarusses) participent. Et (la Russie) a tué 488 de nos athlètes et entraîneurs au cours de la guerre. Ils les ont juste tués”, a insisté M. Zelensky.

Il s’est aussi offusqué de l’absence de sanctions contre la Corée du Nord, accusée de fournir d’énormes quantités d’obus à la Russie, mais aussi du fait que les sanctions économiques imposées par les Occidentaux à Moscou sont contournées.

“Si on décide d’imposer des sanctions, imposons-les, mais s’il s’agit de demi-sanctions, alors autant ne pas le faire. C’est mieux de ne pas faire de populisme”, a-t-il estimé.

“Le monde entier veut la Russie au prochain sommet de la paix”

Le président ukrainien a par assuré lors de ce même entretien accordé à plusieurs médias français que le “monde entier”, dont l’Ukraine, voulaient que la Russie participe à un prochain sommet de la paix.

“La majorité du monde dit aujourd’hui que la Russie doit être représentée au second sommet, autrement nous n’arriverons pas à des résultats importants. Comme le monde entier les veut à la table, nous ne pouvons être contre”, a-t-il dit.

L’Ukraine avait organisé en Suisse en juin un sommet pour la paix en Ukraine avec quelque 90 pays, essentiellement des alliés. La Russie en avait été exclu, et du coup la Chine, poids lourd diplomatique et proche de Moscou, avait refusé d’y participer.

Désormais, l’Ukraine va élaborer un plan d’ici novembre qui doit servir de base à un futur second sommet, alors que le président Vladimir Poutine a lui fixé comme condition à des pourparlers que Kiev lui abandonne les territoires que l’armée russe occupe et renonce à rejoindre l’Otan, autant de revendications inacceptables pour les Ukrainiens et les Occidentaux.

Moscou a dit attendre plus de précisions quant à ce sommet pour se prononcer sur une éventuelle participation, tout en affirmant que le pouvoir en place à Kiev n’était pas un interlocuteur légitime.

M. Zelensky a aussi appelé la Chine à faire pression sur son allié russe pour mettre fin à la guerre déclenchée par la Russie et qui déchire son pays depuis deux ans et demi, ce que Pékin, en tout cas publiquement, n’a pas fait jusqu’ici.

Enfin, M. Zelensky a critiqué une fois encore la timidité de ses alliés occidentaux, leur reprochant de lui interdire d’utiliser librement les armements livrés pour frapper des cibles militaires en territoire russe, d’où l’armée de Moscou peut opérer impunément pour bombarder l’Ukraine.

Souare Mansour

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