100 jours au pouvoir: «Président Diomaye et son Premier ministre Sonko n’ont pas de direction »,(BBY)
Le tandem Diomaye-Sonko ont comptabilisé 100 jours
au pouvoir. Ainsi, la coalition Benno Bokk Yaakaar (BBY), à travers son
secrétariat exécutif national (SEN) a publié une déclaration dans ce
sens. Selon les membres du régime sortant dirigé par Macky Sall, «les
actes inauguraux posés par le nouveau pouvoir ont semé le doute et
l’incertitude ». De plus, «les excès du Premier Ministre qui, cherchant à
masquer l’insignifiance de l’actif des 100 premiers jours, saturent
l’espace public par une parole qui crispe et irrite bon nombre de nos
compatriotes ». «Les Sénégalais, qui avaient fondé beaucoup d’espoir sur
l’élection du Président Bassirou Diomaye Faye, restent préoccupés par
l’inexistence du « Projet » dont la gestation proclamée semble avoir mis
fatalement notre pays en mode pause.
Nous
le savons de science certaine, l’économie se fonde sur la confiance.
Mais aujourd’hui, après cent jours, la conviction d’une très large
frange de l’opinion est que le Président Diomaye et son Premier ministre
n’ont pas de direction. Cette perception accentue la déception et le
manque de confiance », ont-ils ajouté. Voici l’intégralité du communiqué
de presse.
«100 jours de confinement d’un Président de la République par un Premier ministre encombrant .Le 24 mars 2024, les Sénégalais ont opéré un changement en optant pour l’élection de nouvelles autorités à la tête du pays. En réalisant ainsi la troisième alternance démocratique en 24 ans, le peuple sénégalais, en toute souveraineté, a tenu sa place, honoré son rang et ouvert une séquence nouvelle dans le cours politique, économique et social de notre pays.
En bons démocrates, nous responsables et militants de l’Alliance Pour la République (APR), restons convaincus que lorsque le peuple s’exprime par la voie des urnes, il faut s’incliner, assumer avec fierté et dignité le rôle et la mission que nous confie l’histoire à l’issue de l’élection présidentielle, celui d’être l’alternative, celle de bâtir, dans un esprit d’ouverture et de rassemblement, une opposition intelligente mais ferme, républicaine mais déterminée pour la défense des intérêts supérieurs de la nation. C’est tout le sens qu’il faut donner à notre posture depuis l’installation des nouvelles autorités, en dépit des multiples affabulations, accusations et provocations, affirmations et menaces de toutes sortes.
Faire face et ne rien lâcher, placer d’abord et toujours la cause et les intérêts de nos compatriotes et du Sénégal au cœur de notre action, tels sont les fondamentaux structurants de notre orientation politique depuis le 1er décembre 2008 marquant la création de notre parti, dans le respect des institutions de la République, de l’État de droit et de la continuité de l’État.
Incontestablement,
entre 2012 et 2024, le Sénégal a été qualitativement transformé à la
faveur d’une vision et d’orientations ambitieuses ainsi que d’une
méthode de travail cohérente. De même, le Sénégal, sous la période en
revue a toujours fait preuve de résilience. Le régime sortant avait très
tôt indiqué et mis en œuvre les impératifs à prendre en compte par les
politiques publiques pour faire face aux crises, en atténuer les impacts
sur l’économie afin de poursuivre la trajectoire d’émergence.
Parmi
ceux-ci, la réduction de la dépendance vis-à-vis de l’extérieur,
l’industrialisation durable et inclusive, l’accélération de l’atteinte
des souverainetés alimentaire, sanitaire et pharmaceutique, la
consolidation de la protection sociale et de l’équité territoriale ainsi
que le renforcement du secteur privé national et de la bonne
gouvernance.
Sans
verser dans le triomphalisme les politiques publiques conduites par les
différents gouvernements du Président Macky Sall ont mis le Sénégal en
expansion économique dans tous les territoires et tous les secteurs,
permis un rattrapage infrastructurel dans les villes et le monde rural,
renforcé le capital humain, la mobilité collective (TER, BRT), la
connexion et l’aménagement du territoire, la justice sociale et l’équité
territoriale. Au surplus, il convient de consigner la mise en place
d’un écosystème cohérent (l’adhésion du Sénégal à l’ITIE, le COS
Petrogaz, l’Institut National du Pétrole et du Gaz, la loi sur le
contenu local, la loi sur la répartition des ressources tirées de
l’exploitation du pétrole et du gaz, la mise à jour des codes pétrolier
et minier) favorable à l’épanouissement d’une véritable économie
pétrolière et gazière qui nourrit aujourd’hui toutes les espérances. En
témoignent les prévisions de croissance et les avis des partenaires
techniques et financiers du Sénégal. A l’épreuve du pouvoir nous avons
mis en œuvre une vision audacieuse avec des résultats tangibles.
Il
est aujourd’hui aisé de reconnaitre que ce legs constitue un point de
confort majeur et incontestable pour les nouvelles autorités que ne
manquent pas de saluer nos compatriotes.
En vérité, le Sénégal à l’instar de beaucoup d’autres pays en Afrique et dans le monde est pris en tenailles, depuis des décennies par des impatiences démocratiques et des urgences sociales qui exigent de tout gouvernant, l’élaboration d’un ordre de priorités et d’un agenda de reformes pour porter le développement et faire face aux mutations de notre époque.
De ce point de vue, nos compatriotes, attendent du pouvoir actuel, un nouveau souffle et une nouvelle impulsion.
Paradoxalement,
les actes inauguraux posés par le nouveau pouvoir ont semé le doute et
l’incertitude. Les excès du Premier Ministre qui, cherchant à masquer
l’insignifiance de l’actif des 100 premiers jours, saturent l’espace
public par une parole qui crispe et irrite bon nombre de nos
compatriotes. La dernière en date, relative à la Déclaration de
Politique Générale est la goutte d’eau qui a fait déborder le vase au
mépris de son obligation de se présenter devant la représentation
nationale, conformément aux dispositions de la Constitution. Son refus
d’honorer son rang reste à nos yeux une attitude inacceptable mais digne
de Ousmane Sonko, dans la droite ligne de son manque de respect pour
les institutions de la République et dans la continuité de ses discours
clivant et dangereux pour la cohésion sociale.
Les
Sénégalais, qui avaient fondé beaucoup d’espoir sur l’élection du
Président Bassirou Diomaye Faye, restent préoccupés par l’inexistence du
« Projet » dont la gestation proclamée semble avoir mis fatalement
notre pays en mode pause.
Nous
le savons de science certaine, l’économie se fonde sur la confiance.
Mais aujourd’hui, après cent jours, la conviction d’une très large
frange de l’opinion est que le Président Diomaye et son Premier ministre
n’ont pas de direction. Cette perception accentue la déception et le
manque de confiance.
«
Il n’y a point de bons vents pour celui qui ne sait pas naviguer ». Les
vents n’ont jamais été aussi favorables avec la stabilité politique, le
pétrole, les ressources humaines mais le duo Diomaye-Sonko non
seulement ne sait pas naviguer, mais n’a ni cap ni direction.
Notre
pays aborde un tournant décisif. Les nouvelles autorités surfent sur la
nécessaire reddition des comptes aux relents de chasse aux sorcières
pour occulter l’absence de perspectives et le confinement du Président
de la République par un Premier ministre de plus en plus encombrant et
dont la compétence est sujette à caution.
A
cet égard, l’Alliance Pour la République exige avec fermeté et
solennité du Premier ministre qu’il respecte la Constitution de
République et l’Assemblée nationale, en se rendant sans délai devant la
représentation nationale pour sa déclaration de politique générale afin
d’édifier nos compatriotes sur les grandes lignes et les orientations
des nouvelles politiques publiques ou sur ce qui en tient lieu.
Pour
l’Alliance Pour la République, en vue de construire l’alternative, le
temps est à l’unité et à la remobilisation des forces, à la concertation
et à la consolidation de la Coalition Bennoo Bokk Yaakaar et à
l’ouverture politique, dans une dynamique de consensus, de solidarité
afin de préparer dans les meilleures conditions les échéances à venir et
tracer ainsi les perspectives porteuses d’espérance pour nos vaillantes
populations.
L’Alliance
Pour la République (APR) appelle tous les militants et responsables à
l’unité, à la mobilisation, à l’engagement et à la reprise de
l’initiative politique à tous les échelons du territoire national et
dans la diaspora, pour poursuivre le travail d’évaluation de notre
participation aux dernières élections, conformément aux directives de
son leader le Président Macky Sall ».