Guinée : Des interrogations après le décès tragique de l’ex-chef d’Etat-major des Armées Sadiba Koulibaly
En Guinée, un communiqué du parquet près le Tribunal
militaire de Conakry, a annoncé dans la soirée du mardi 25 juin, le
décès de l’ex-chef d’Etat-major général des Armées, Sadiba Koulibaly.
Cette nouvelle tragique a pris tout le monde de court, puisque le
général a été récemment condamné à 5 ans de prison pour « désertion et
détention illégale d’armes ».
L’ordre
des avocats de Guinée a exprimé dans un communiqué « ses condoléances
les plus émues à sa famille, à ses compagnons d’armes, à ses proches et
au peuple de Guinée ».
Conduit « dans un endroit secret après sa condamnation »
Il
avoue que la mort de l’officier supérieur a soulevé une vive émotion,
mais aussi de « nombreuses questions qui méritent d’être élucidées ». Le
Barreau fait par exemple remarquer que le général a été « conduit dans
un endroit inconnu après sa condamnation au lieu d’être détenu à la
maison centrale. Ce qui a empêché ses avocats d’être en contact avec lui
pour préparer son procès en appel ».
Dans
le même temps, ses 6 coaccusés « ont été renvoyés des fins de la
poursuite pour délits non constitués. Mais au lieu d’être mis en
liberté, ils continuent d’être privés de leur liberté en violation de
l’article 546 du code de procédure pénale. Un autre militaire qui avait
(aussi) bénéficié d’un non-lieu dans la même affaire, est toujours
détenu dans un endroit inconnu ».
Le Barreau exige l’ouverture d’une « enquête indépendante… »
Pour
l’ordre des avocats, « ces faits, contribuent malheureusement à créer
une atmosphère de peur dans la cité, mais aussi des doutes sur les
circonstances du décès du général Sadiba Koulibaly ». Il exige donc
l’ouverture d’une « enquête indépendante afin de déterminer notamment
les causes et les circonstances de la mort du général Sadiba Koulibaly
».
L’ordre
des avocats demandent également aux deux procureurs du tribunal
militaire de Conakry «d’indiquer sans délai à l’opinion nationale et
internationale le lieu où était détenu le défunt général ainsi que celui
où sont détenus les autres militaires ».
Outre
cette réaction collective, des avocats se sont prononcés
individuellement dans la presse sur le décès de l’officier supérieur. Me
Moussa 2 Keita, un des conseils du disparu a par exemple déclaré que
son client ne souffrait a priori d’aucune maladie. Le rapport d’autopsie
parle pourtant d’arrêt cardiaque, dont les causes seraient un
« psycho-traumatisme important et un stress prolongé ».
« Notre client se portait très bien »
«
De l’enquête préliminaire jusqu’à la décision du tribunal, notre client
se portait très bien. On a été surpris de cette nouvelle disant qu’il
est décédé d’une mort naturelle » a martelé Me Keita, selon les propos
rapportés par Guinéematin.
RFI
révèle par ailleurs que la mort du général est survenue le samedi 22
juin selon le parquet militaire. Mais le certificat de décès n’a été
signé que deux jours plus tard.