Présidentielle américaine : Joe Biden et Donald Trump commencent à débattre
Joe Biden et Donald Trump remettent ça : ils s’affrontent ce jeudi lors d’un premier débat présidentiel aux enjeux colossaux.
Depuis
des mois, ils s’attaquent et s’invectivent à distance, cette fois, ils
se font face physiquement : Joe Biden et Donald Trump ont commencé à
débattre jeudi 27 juin pour la première fois dans une campagne
présidentielle aussi incertaine que tendue.
Le
démocrate de 81 ans est arrivé le premier à Atlanta (Géorgie, sud-est),
et s’est offert un bain de foule avec ses partisans. Le républicain de
78 ans, peu après, est sorti de l’avion en brandissant le poing.
Les
deux hommes, au coude-à-coude dans les sondages, se retrouveront à 21 h
locales pour cette confrontation organisée par CNN, et qui sera animée
par deux journalistes de la chaîne, Jake Tapper et Dana Bash.
À
eux de faire respecter les règles très strictes d’un débat qui se
tiendra sans public, avec des échanges minutés et surtout, un micro
systématiquement coupé pour le candidat dont ce n’est pas le tour de
s’exprimer.
Antipathie
Le
premier débat entre le président démocrate et son prédécesseur
républicain en 2020 avait tourné au pugilat, et l’antipathie qu’ils se
portent n’a fait que croître depuis la victoire de Joe Biden, que Donald
Trump n’a jamais concédée.
Le
républicain, qui se présente en homme fort seul capable d’enrayer le
« déclin » de l’Amérique, a diffusé jeudi une vidéo assassine sur son
adversaire, montrant des chutes et des moments de confusion, pour
demander s’il était réellement capable de « passer quatre ans de plus » à
la Maison Blanche.
Joe
Biden a indéniablement perdu en aisance physique et orale ces dernières
années, et son âge inquiète beaucoup plus les électeurs que celui de
Donald Trump, de trois ans son cadet. Mais le milliardaire n’a pas pour
autant partie gagnée : son agressivité verbale et ses diatribes
décousues, si elles séduisent ses partisans lors des meetings,
pourraient dans le cadre du débat rebuter les électeurs indépendants.
Or
c’est bien eux qu’il s’agit de séduire jeudi pour Joe Biden comme pour
Donald Trump, à quatre mois d’une élection qui pourrait, comme il y à
quatre ans, se jouer sur le fil dans quelques États-clés.
Spectacle
Pour
l’emporter, les experts estiment que chacun des deux candidats devra en
quelque sorte aller contre sa nature. Le président démocrate, peu
charismatique et qui aime évoquer son bilan avec force chiffres et
détails, « doit donner autre chose que des arguments purement rationnels.
Aucune élection ne se décide que sur la raison, donc il devra offrir
quelques phrases choc », en clair faire le spectacle, analyse Jane Hall,
professeure de communication à la American University.
« Ce
débat pourrait nous surprendre. Je pense que Donald Trump a été
entraîné et tâchera de ne pas être la même personne que dans les récents
débats », pour se donner davantage une stature d’homme d’État,
prédit-elle.
Joe Biden se présente en garant de la démocratie et en allié des classes moyennes, face à un adversaire accusé d’attiser la violence politique et de servir les plus riches.
Les démocrates ont installé à Atlanta d’énormes panneaux publicitaires souhaitant la « bienvenue » à un « repris de justice » : Donald Trump est le premier président jamais jugé coupable au pénal, dans une affaire de paiements occultes à une ancienne star de films X.
Parmi les thèmes incontournables de la campagne et donc certainement du débat : le coût de la vie, le droit à l’avortement, l’aide à l’Ukraine et à Israël, les nombreuses inculpations de Donald Trump et la défense de la démocratie.
Un second débat est prévu sur ABC en septembre, à deux mois d’un scrutin suivi avec inquiétude dans le monde entier.
Avec AFP