Mairie de Thiès-Nord : Birame Soulèye Diop a-t-il vraiment démissionné ?
La convocation, par le ministre-maire Birame Soulèye Diop, des conseillers municipaux de la commune Thiès-Nord, en session ordinaire, ce samedi 29 juin 2024, pour se pencher sur les projets de délibération portant : « examen et adoption du compte administratif » et « virement de crédit », fait délier à présent les langues dans toute la ville aux-deux-gares. Où les citoyens s’interrogent sur « la signature du ministre de l’’Energie apposée sur le document convoquant ladite réunion alors qu’on croyait que sa démission était déjà actée ».
«
Si toutefois il avait respecté l’échéancier fixé par le Premier
ministre Ousmane Sonko, cela suppose qu’il avait déjà démissionné. Et un
démissionnaire, quand on prend acte, cela veut dire qu’il ne peut plus
convoquer, parce que l’acte de démission confirme la cessation de la
fonction », remarque Pape Diop, observateur de la scène politique à
Thiès. Aussi d’ajouter : « Quand tu démissionnes, donc, tu n’es plus es
qualité, tu n’es plus maire. Maintenant, reste à vérifier s’il avait
effectivement démissionné, et si toutefois il avait effectivement
démissionné, il y a donc vice de forme et là, il ne peut plus convoquer
le conseil municipal auquel il n’appartient plus ».
L’équation
maintenant, indiquent nombre de conseillers municipaux, « c’est de
vérifier s’il avait respecté les délais fixés par le Premier ministre,
en son temps, pour démissionner, et dans le mois, comme le maire de
Sandiara l’avait fait, l’actuel ministre Serigne Gueye Diop ». Donc,
poursuivent-ils, « s’il avait déposé maintenant officiellement une
lettre de démission, en bonne et due forme, cela suppose que ce n’est
pas à lui de convoquer le conseil municipal ». Observateur de la scène
politique, Abdou Mbaye, lui, de souligner : « L’autorité administrative,
le préfet, doit, au moins, veiller à la régularité de la convocation,
sinon, ce sera un château de cartes, parce que quand la convocation
n’est pas bonne, tout ce qui suit sera carrément dans le faux, car celui
qui convoque n’a plus la qualité de le faire ».
«
La session de tous les dangers », craignent certains conseillers
municipaux, car, considèrent-ils, « le problème qui se pose à Thiès-Nord
se trouve en interne, à savoir que Dembélé, le premier adjoint de
Birame Souleye Diop, est membre du Parti de l’Unité et du Rassemblement
(Pur), et tout le monde sait qu’aujourd’hui, les relations entre Pastef
et le parti de Serigne Moustapha Sy ne sont plus au beau fixes, comme
auparavant. C’est un peu comme avec les Khalifistes ». « Donc, pour
rien au monde, le Pastef ne serait assez généreux pour rétrocéder cette
mairie au Pur, parce qu’en ce moment donc le Pur va gérer et Thiès-Nord
et Thiès-Ouest que dirige à présent Dr Mamadou Djité. Le camp de Birame
Soulèye Diop va donc, coute-que-coute, vouloir faire en sorte qu’un
pastefien occupe ce poste de maire, et là aussi, les Dembélé et consort
ne se laisseront pas faire, pour la simple raison qu’ils avaient, tous,
gagné ensemble, à la faveur de la coalition Yawwi Askaan Wi »,
ajoute-t-il.
Et,
remarque ce cadre de l’opposition thiessoise, « ce n’est pas pour rien
que Dembélé était devenu le 1eradjoint au maire, c’est par rapport à la
représentativité du parti Pur à Thiès et au rôle qu’il avait joué durant
cette campagne électorale ».
En
tout état de cause, nombre de Thiessois considèrent que « les gens de
Pastef sont tout sauf généreux, parce qu’ils font un calcul épicier pour
se succéder entre eux, et les autres ne vont pas se laisser faire,
donc, ce sera une cuisine interne, d’abord, au niveau de la coalition
YAW ». Maintenant, remarquent-ils, « le Benno Bokk Yakaar et les autres
conseillers vont jouer aux arbitres, car s’ils sont divisés, les autres
conseillers qui n’appartiennent pas à la coalition Yewwi pourront faire
la différence à partir de ce moment ».