DÉBAT DONALD TRUMP-JOE BIDEN : UN PREMIER DUEL EXPLOSIF SE DESSINE AUX ETATS-UNIS
Le président des
Etats-Unis Joe Biden doit affronter son futur adversaire à la Maison
Blanche et ancien président, Donald Trump, lors d’un débat télévisé ce
jeudi 27 juin, quatre mois avant les élections présidentielles.
Un
débat très attendu dans le monde entier. Au coude-à-coude dans les
sondages, les deux prochains principaux candidats à la Maison Blanche,
Joe Biden actuel président des Etats-Unis et son prédécesseur Donald
Trump, doivent se faire face ce jeudi lors d’un débat télévisé,
l’occasion de refaire connaissance avec un électorat qui les connaît
bien.
Si
eux aussi se connaissent autant qu’ils se détestent, le démocrate Joe
Biden, 81 ans, et son prédécesseur républicain de 78 ans Donald Trump,
ont un enjeu commun : mobiliser les électeurs qui échappent à l’extrême
polarisation de la vie politique américaine et que ce match retour
rebute. Une nouvelle fois, l’élection pourrait se jouer à quelques
dizaines de milliers de voix près dans une poignée d’Etats.
Et
pour mener à bien ce bras de fer, les duettistes ont accepté des règles
censées éviter que ce match ne tourne au pugilat comme leur premier
débat en 2020, durant lequel insultes et vulgarités avaient fusé.
Néanmoins,
il est d’ordinaire que les candidats à la Maison Blanche attendent
l’automne pour débattre, mais le démocrate a mis son rival au défi de
lui faire face avant l’été afin d’établir au plus vite un contraste qui,
Joe Biden en est persuadé, jouera en sa faveur au regard de la
situation internationale.
DES VISIONS INDÉNIABLEMENT OPPOSÉESQue
ce soit l’Ukraine, Gaza, la Chine ou l’Otan, la politique étrangère
aura une place de choix lors du duel télévisé. Si le président américain
a, à de nombreuses reprises, démontré son soutien inconditionnel à
l’Ukraine, Donald Trump, par le passé admirateur du président russe
Vladimir Poutine, a usé de son emprise sur les républicains au Congrès
pour bloquer pendant des mois une enveloppe de 61 milliards de dollars
d’aide militaire pour Kiev.
Donald
Trump a également assuré que les attaques perpétrées par le Hamas le 7
octobre en Israël, ne seraient par arrivées sous sa garde. Il accuse Joe
Biden d’avoir «lâché» l’allié israélien, bien que le président affiche
un soutien quasi sans faille à Israël. Et ce, même si l’administration
Biden a émis certaines réserves quant à la manière dont la guerre à Gaza
est menée par le gouvernement israélien.
Aussi
bien Joe Biden que Donald Trump, les deux hommes érigent la Chine comme
le principal adversaire stratégique des Etats-Unis. A certains égards,
le démocrate se situe même dans la continuité de son prédécesseur en
appliquant la même politique économique protectionniste. Pour autant, le
président américain plaide pour une stabilisation des relations avec
Pékin et une gestion «responsable» de leurs différends, alors que Donald
Trump prône une ligne plus dure contre un pays qu’il qualifie d’ennemi.
Mêmes
divergences au sujet de l’Otan, d’une part Joe Biden se félicite
d’avoir restauré les alliances des Etats-Unis y compris au sein de
l’Otan, Donald Trump lui, menace de s’en retirer. Le président américain
s’affiche comme un atlantiste convaincu et vante une alliance
renouvelée, «plus forte que jamais», après l’invasion russe de
l’Ukraine. Donald Trump a lui provoqué un tollé en disant qu’il
encouragerait Vladimir Poutine à «faire ce qu’il veut» si un pays de
l’Otan ne respectait pas ses engagements financiers envers l’alliance.
Pour
rappel, la présidence de Donald Trump avait été marquée par une rupture
avec des accords multilatéraux comme sur le climat, la lutte
anti-immigration avec le «mur» à la frontière avec le Mexique,
l’imposition de tarifs douaniers tous azimuts et de singulières
rencontres comme avec le leader nord-coréen Kim Jong-un. Sous Joe Biden,
c’est tout le contraire avec le renforcement des alliances, notamment
en Asie-Pacifique.
ENFONCER LE COUTEAU DANS LA PLAIEPour
sortir leur épingle du jeu, les deux candidats risquent d’utiliser tous
les moyens mis à leur disposition pour arriver à leur fin. Pour Joe
Biden, il suffira de mentionner le verdict de culpabilité prononcé par
un jury new-yorkais à l’encontre de l’ancien président, du jamais vu.
Il
s’agit de paiements dissimulés à une ancienne actrice de films X pour
lesquels Donald Trump est poursuivi dans plusieurs autres affaires, en
lien notamment avec la contestation et les violences ayant suivi
l’élection de 2020.
Du
côté de Donald Trump, même si les duettistes n’ont que trois ans
d’écart, le républicain pourra mentionner l’inquiétude des Américains
concernant les facultés du président en exercice, qui a indéniablement
perdu en prestance physique et en aisance oratoire, contrairement à lui,
bien que ce Donald Trump se lance souvent en meeting dans des
digressions incohérentes.
«Il
est en train de dormir, parce qu’ils veulent qu’il soit en forme. Et un
peu avant le débat, il recevra une piqûre dans le cul», a lancé le
républicain lors d’un récent meeting. Il avait déjà insinué que le
président démocrate serait «dopé» pour leur rencontre.