Baisse des prix des denrées alimentaires : Le régime Diomaye déjà sous le feu des critiques
Sur iRadio, Alla
Dieng, directeur exécutif de l’Unacois Yessal, a exprimé des réserves
sur la baisse des prix des denrées de première nécessité annoncée par le
gouvernement. Selon lui, cette mesure, bien qu’elle soit appréciée,
comporte des lacunes et a été mise en œuvre de manière précipitée.
«
Le gouvernement aurait dû attendre la réunion du Conseil national de la
consommation, avant de prendre cette décision. Cette instance est
essentielle pour valider les prix et assurer une transparence dans le
processus de fixation des prix. La réunion du Conseil national de la
consommation aurait dû être le cadre pour procéder à une déclaration
formelle par le ministre concerné. Ce n’est pas ce que la coopération
attendait. On attendait plus que ça », a-t-il déclaré.
D’ailleurs,
il n’a pas manqué de critiquer la forme de cette baisse, la qualifiant
d’insignifiante et d’inefficace. Selon lui, une réduction des prix doit
être structurelle et non conjoncturelle pour avoir un impact durable sur
le pouvoir d’achat des Sénégalais. « Les interventions inopinées du
gouvernement risquent de perturber les équilibres du marché. On est dans
un contexte de libéralisation. Même si vous baissez les prix
temporairement, cela ne peut pas coexister avec une libéralisation
totale du marché. Vous déréglez le système », affirme-t-il.
Plaidoyer des importateurs
De
son côté, le Mouvement des importateurs et commerçants de denrées de
première nécessité, représenté par Moustapha Tall, a plaidé pour la fin
des subventions gouvernementales. Il estime que ces subventions n’ont
pas apporté les résultats escomptés et qu’il est préférable de
travailler sur des solutions structurelles pour une baisse durable des
prix.
«
Les subventions n’ont rien apporté de bon. Il vaut mieux travailler sur
des solutions durables et structurelles. En fixant un prix seulement au
niveau du détail sans tenir compte des coûts d’importation et des
marges des intermédiaires, on risque de pénaliser les détaillants et les
consommateurs », explique-t-il.
Avant
d’insister sur la nécessité de prendre en compte le prix à
l’importation dans la fixation des prix au détail. Il a prévenu que
fixer un prix uniquement au niveau du détail sans ajuster toute la
chaîne d’approvisionnement pourrait forcer les détaillants à vendre à
perte, créant ainsi des pénuries et des problèmes d’approvisionnement
pour les consommateurs.
Par
ailleurs, ils appellent à une approche plus structurée et durable,
impliquant tous les acteurs du marché et prenant en compte les réalités
économiques pour éviter les perturbations et garantir une véritable
amélioration du pouvoir d’achat des Sénégalais.