Mbour : Le parent d’élève qui avait agressé l’instituteur de sa fille prend un mois de prison avec sursis
Le parent d’élève
accusé d’avoir agressé l’instituteur de sa fille dans l’enceinte de
l’école a été condamné ce mardi à 1 mois de prison avec sursis.
Il
a été jugé à l’audience des flagrants délits du tribunal de grande
instance de Mbour pour menace de mort et pour détention d’arme blanche.
B. Sy, père de 5 enfants, détenait un couteau.
Ce
jour-là, l’instituteur S. Ba avait donné trois coups de cravache à son
élève qui ne maîtrisait pas sa leçon. Elle sera blessée par les coups.
Au cours de la récréation, la petite est allée chez elle pour changer
ses habits tachés de sang.
« J’étais
en train de faire des travaux à la maison quand ma fille est arrivée.
Je lui ai demandé ce qu’elle venait faire à pareille heure à la maison.
Elle m’a dit qu’elle voulait changer ses habits tachés de sang. Je lui
ai demandé les raisons, elle m’a répondu que son maître l’avait frappé
et qu’elle s’était blessée. Je suis parti en parler avec son maître. On
s’est alors disputé. J’avais un couteau, mais ce n’était pas pour le
blesser. Je faisais des travaux au moment où j’ai vu ma fille. Je
reconnais mon erreur et je demande pardon », explique B. Sy.
S. Ba déclare avoir sous sa responsabilité 69 élèves.
« Son
enfant n’avait pas appris sa leçon, je lui ai donné trois coups de
cravache. Il m’a trouvé dans la cour de l’école et m’a demandé si c’est
moi qui avais tapé sur sa fille. Je lui ai répondu, oui. Il m’a alors
dit j’aurais dû te trouver dans la classe. Je lui ai rétorqué qu’il ne
m’avait pas trouvé dans la classe, mais qu’il était en face de moi. Je
ne savais pas que j’avais blessé sa fille. C’était la première fois que
je levais la main sur elle. J’ai demandé au directeur de l’école si
Fatou s’était blessée, car je ne comprenais pas la réaction de son père.
Notre directeur m’a répondu qu’effectivement la fille avait été
blessée », explique S. Ba.
Le
juge Dièye de lui dire : « Vous devriez bannir les scènes de violences
dans les écoles. Cela est d’ailleurs interdit. C’est vrai que depuis
qu’on a interdit de taper sur les élèves, ils sont devenus plus nuls.
Mais peu importe, on interdit de taper sur eux. »
Maitre Abdoulaye Tall, avocat du prévenu invoque la main du diable dans cette affaire qui pouvait ne pas en arriver là.
Selon lui, quelqu’un avait filmé la scène où l’on récupérait le couteau entre les mains de B. Sy.
« Quand
le procureur a vu la vidéo qui circulait sur les réseaux sociaux, pour
parer au pire, il s’est autosaisi. La partie civile vous dit qu’il n’y a
pas eu de menaces.
Si
mon client avait un couteau, c’était pour chercher des écorces d’arbre.
Il est atteint d’asthme. Et il éprouve beaucoup de peine à respirer
dans sa cellule. Si correction il y a c’était dans l’intention de bien
faire. Temps que son père est en prison l’enfant restera traumatisé », a
défendu Me Tall qui a sollicité le pardon pour son client, ne serait-ce
qu’à titre humanitaire.
Finalement, le tribunal l’a condamné à 1 mois de prison assorti du sursis pour détention d’arme blanche.
Quand sa fille a été appelée à la barre, le père a versé des larmes qui ont inondé aussi sa fille.