Les usines de farine de poisson : Un danger pour l’économie et l’environnement au Sénégal
La présence d’usines de
farine de poisson au Sénégal suscite une vive opposition, en raison de
leurs impacts néfastes sur l’économie locale et l’environnement. Ainsi,
en prélude à la Journée mondiale de l’océan célébrée demain, une
coalition nationale s’est formée pour dénoncer ces usines. D’ailleurs,
les membres de la coalition ont saisi le ministère des Pêches à travers
un mémorandum qui met en relief plusieurs problématiques majeures, dont
l’inaccessibilité des produits frais aux communautés locales.
«
Les usines de farine et d’huile de poisson concurrencent fortement les
marchés locaux de la consommation et les femmes transformatrices dans
l’accès à la matière première, essentiellement les petits pélagiques ».
«
Cette concurrence accrue explique, en partie, le manque de poissons
pour la consommation sur les marchés locaux, laissant de nombreuses
femmes, qui dépendent de la transformation du poisson pour leur
subsistance, oisives et désemparées. L’expansion de l’industrie de la
farine et de l’huile de poisson représente ainsi une menace pour les
moyens de subsistance et la sécurité alimentaire de millions de
personnes au Sénégal », atteste Abdoul Sow membre de ladite coalition.
Sur
le plan environnemental, ajoute-t-il, « les usines de farine et d’huile
de poisson posent également des risques considérables. Elles détruisent
le cadre de vie des populations locales par la pollution atmosphérique,
les odeurs nauséabondes et la pollution des eaux et du sol causée par
les rejets industriels. Les habitants de Kayar, Joal, Mbour, Saint-Louis
(…) se plaignent depuis plusieurs années des dommages causés par ces
usines », se désole M. Sow sur les ondes d’iRadio.
Face
à ces constats alarmants, la coalition nationale appelle les autorités
sénégalaises à prendre des mesures immédiates. Parmi les
recommandations, elle demande l’application des conclusions des
concertations sur la problématique des usines de farine et d’huile de
poisson, et le gel de toute nouvelle implantation d’unités
industrielles. La coalition insiste également sur l’urgence de protéger
l’agriculture et la transformation locales, indispensables à la sécurité
alimentaire et à l’économie du pays.