L’avocate générale Brigitte Goblet a requis vendredi matin devant la cour d’assises de Liège la peine de réclusion criminelle à perpétuité contre Jérémy Davin, coupable d’avoir commis le meurtre homophobe de Mbaye Wade. Le ministère public réclame une peine de 12 ans contre Louis Bouton, coupable de vol.

Mbaye Wade, un Liégeois âgé de 43 ans, avait été tué de plusieurs coups de couteau le soir du 17 septembre 2020 à son domicile du centre de Liège. Il avait été la cible d’une vengeance après un rendez-vous homosexuel. Jérémy Davin, un Ansois âgé de 28 ans, a été reconnu coupable de meurtre homophobe, de vol et d’extorsion. Louis Bouton, un Namurois âgé de 23 ans, a été reconnu coupable de vol et d’extorsion.

Lors de son réquisitoire sur les peines à infliger aux deux accusés déclarés coupables, l’avocate générale Brigitte Goblet a réclamé contre Jérémy Davin la peine de réclusion criminelle à perpétuité, assortie éventuellement d’une mise à disposition du tribunal de l’application des peines.

Le ministère public a dénoncé la fourberie et la sournoiserie manifestées par Jérémy Davin lorsqu’il a tué Mbaye Wade, atteint de 15 coups de couteau, sans qu’il ait le temps de comprendre ce qui lui arrivait. La victime pensait passer un agréable moment. “La société a perdu un de ses membres les plus honorables, qui incarnait la liberté, l’égalité et la tolérance”, a indiqué l’avocate générale.

Mme Goblet décrit Jérémy Davin comme un homme violent qui a commis des faits d’une extrême gravité. Il plonge dans la violence sans égard pour l’autre. Il est borderline et les choses glisse sur la carapace de son indifférence.

Contre Louis Bouton, l’avocate générale réclame une peine de 12 ans de prison. Elle décrit un personnage antisocial, formaté pour tirer avantage de toutes les situations. Il ne se remet jamais en question.

La défense de Jérémy Davin, Me De Grève et Me Pinilla Oblanca, a sollicité une peine nettement inférieure à celle requise par le ministère public. Les avocats ont évoqué la personnalité de leur client et son sentiment de défaillance. Pour masquer ses problèmes d’identité, il a transformé son corps et s’est forgé une carapace. L’année 2020 a marqué son tournant vers l’enfer, avec les consommations de drogues.

Les avocats de Jérémy Davin ont avancé des circonstances atténuantes pour tenter de diminuer le taux de la sanction. Ils basent leurs interventions sur l’espoir d’une réinsertion pour leur client.

La défense de Louis Bouton, Me Maudoux et Me Féry, sollicite une peine nettement inférieure à celle requise en raison de circonstances atténuantes. Les avocats évoquent l’idée d’un sursis afin de favoriser son reclassement.

L’arrêt motivé sur les peines est attendu en cours d’après-midi.