Crise politique : Dakar et Paris ont «une compréhension commune» de la situation (Ministre)
L’information est
donnée par le Pr. Ismaïla Madior Fall. Le ministre sénégalais des
Affaires étrangères a affirmé partager avec son homologue français « une
compréhension commune de la situation » au Sénégal, marquée par une
crise politique née du report du scrutin présidentiel qui était prévu
pour le 25 février 2024.
«
Je me suis entretenu vendredi après-midi avec mon collègue Stéphane
Séjourné et nous avons abouti à une compréhension commune de la
situation », a déclaré le chef de la diplomatie sénégalais dans un
entretien à la « Tribune » dimanche, repris par l’AFP.
Le
ministre français des Affaires étrangères avait appelé à des élections «
le plus rapidement possible », conformément à la Constitution.
«
Je comprends que la France ait pu s’inquiéter parce que, pour les
Français, le Sénégal reste un joyau démocratique exceptionnel en Afrique
», a notamment souligné le constitutionnaliste, reconnaissant qu’«à
l’heure de la prolifération des putschs militaires et de la propagation
du terrorisme, le Sénégal doit rester un îlot de stabilité ».
Le
report de la Présidentielle est pourtant perçu par l’opposition
sénégalaise comme une stratégie pour éviter la défaite du candidat du
camp présidentiel, voire pour maintenir le président Macky Sall à la
tête du pays encore plusieurs années, ce qu’il dément.
En
France, 2 000 personnes, dont de nombreux Sénégalais, ont manifesté
samedi dernier à Paris contre le président Macky Sall, qualifié de
« dictateur », demandant le rétablissement du calendrier initial et
dénonçant la répression des manifestations au Sénégal, qui a fait deux
morts, a rappelé l’AFP.
Interrogé
par ailleurs sur de potentielles ingérences russes comme il y en a eu
au Mali, au Burkina Faso et au Niger, Ismaïla Madior Fall a indiqué ne
pas avoir de preuves. « Mais la fragilité politique des institutions des
pays et l’insécurité au niveau régional affectent indiscutablement le
Sénégal », a-t-il dit, faisant état de renseignements régulièrement «
sur des tentatives d’infiltration pour déstabiliser politiquement le
pays ou y ouvrir des foyers d’insécurité ».
« Nous avons conscience de vivre dans un cercle de feu », a également réagi le ministre des Affaires étrangères.