La Russie revend-elle son or pour se payer des drones Shahed iranien?

La Russie revend-elle son or pour se payer des drones Shahed iranien?

Depuis le début du conflit entre la Russie et l’Ukraine, l’utilisation des drones Shahed par Moscou est perçue comme une démonstration de force, mais aussi d’une certaine vulnérabilité. Preuve s’il en est, de nouvelles informations divulguées ce dimanche 4 février viennent renforcer cet aveu de faiblesse. En effet, selon documents à prendre avec des pincettes, la Russie débourserait des sommes considérables pour se fournir en drones, quitte à vendre son or.

À l’origine de ces révélations se trouve le groupe “PRANA Network”, affilié aux Anonymous, un mouvement de cyberactivistes prônant la désobéissance civile. Le groupe affirme s’être infiltré dans les serveurs de messagerie de “Sahara Thunder”, une entreprise iranienne, pour divulguer une collaboration entre le régime iranien et les oligarques russes. Ces informations ont initialement circulé dans la communauté des hackers avant de prendre une ampleur médiatique avec la diffusion par l’ICNA, l’agence iranienne de cyberactualité, et un média ukrainien spécialisé dans les questions militaires.

Les entreprises mentionnées dans les documents sont “Sahara Thunder” et “Alabuga”. Pourtant, des doutes persistent quant à la véritable nature de ces sociétés. “Sahara Thunder” est décrite comme une “société écran” des Gardiens de la révolution islamique, facilitant la vente illégale d’armes iraniennes à la Russie. D’autre part, “Alabuga”, un complexe industriel russe, est soupçonné d’être lié à la production des drones Shahed, bien que cela ne soit pas officiellement confirmé.

Visites d’une délégation russe en Iran

Bien que les documents ne mentionnent pas directement les drones Shahed, des indices présents dans les échanges suggèrent fortement leur implication. Des inspections dans des usines en Iran par une délégation russe révèlent des liens avec la fabrication de composants essentiels aux drones d’attaque. Les fichiers publiés comprennent également des dessins techniques des drones Shahed.

Une somme astronomique

Le contrat détaillé dans les documents, que nos confrères de TF1 ont pu consulter, expose le prix élevé que la Russie serait prête à payer pour ces drones. Évalué à 1,63 milliard d’euros, l’accord inclut le transfert de technologie, l’équipement, 6.000 kits, et les logiciels nécessaires. Les détails de la transaction indiquent que chaque pièce serait vendue pour environ 180.000 dollars, environ dix fois plus que le coût de fabrication estimé. Selon les rapports, une partie des transactions financières aurait été effectuée en or.

Information à prendre avec des pincettes

Cependant, des questions persistent quant à l’authenticité des documents. Certains détails, tels que la rédaction en persan et en russe des fichiers, suscitent des doutes, puisque traditionnellement, les contrats sont rédigés en anglais ou en russe.

Souare Mansour

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