La Belgique passe en code orange pour les infections respiratoires: voici ce que ça implique concrètement

La Belgique passe en code orange pour les infections respiratoires: voici ce que ça implique concrètement

Le gouvernement a relevé le niveau d’alerte pour les infections respiratoires au code orange, alors que la pression sur les hôpitaux augmente à nouveau. Mais qu’est-ce que cela implique exactement? Quelles sont les maladies concernées? Et doit-on de nouveau porter un masque dans les lieux publics? Nos confrères de HLN ont posé ces questions au virologue Steven Van Gucht.

La Belgique passe en code orange pour les infections respiratoires, qu’est-ce que cela signifie exactement?

Steven Van Gucht: “Le Risk Management Group (RMG) (un organe consultatif gouvernemental qui supervise la santé publique, ndlr) mesure la circulation des infections des voies respiratoires et la pression sur nos établissements de santé sur la base de différents paramètres. Ces paramètres sont les suivants: consultations de médecins généralistes pour des symptômes grippaux, hospitalisations pour des infections respiratoires graves et concentration de coronavirus dans les eaux usées. Si nous dépassons les valeurs seuils, nous passons en code orange. Cela implique une vigilance accrue pour les personnes vulnérables (personnes âgées de plus de 65 ans, personnes souffrant de maladies sous-jacentes telles que les maladies cardiovasculaires, les maladies pulmonaires, le diabète ou le cancer, etc.). Le gouvernement recommande également le port d’un masque buccal dans certains cas, ainsi qu’une bonne ventilation des bâtiments. Il ne s’agit pas d’obligations, mais de recommandations.”

De combien d’admissions à l’hôpital et de consultations de médecins généralistes parlons-nous?

“Pour les infections respiratoires aiguës – sans fièvre – nous sommes à 1.363 consultations de médecins généralistes pour 100.000 habitants, alors que le seuil est de 1.293. Pour les infections respiratoires sévères – avec fièvre – nous parlons de 537 consultations, alors que le seuil est de 503. En ce qui concerne les admissions à l’hôpital, nous sommes à environ 10,7 admissions pour 100.000 habitants, alors que le seuil est de 9,8. Cela peut sembler peu à première vue, mais il faut savoir qu’en été, ce chiffre est inférieur à quatre. L’analyse des eaux usées montre aussi une forte concentration en coronavirus. 11 des 40 stations de surveillance en Flandre présentent des concentrations virales plus élevées que les seuils d’alarme.

Est-ce la première fois qu’un tel système de couleurs est utilisé pour les infections respiratoires?

“Ce système a été développé durant la crise sanitaire, mais c’est la première fois depuis cet hiver que nous l’appliquons de manière générale à toutes les infections respiratoires. (…) La situation actuelle n’est pas exceptionnelle pour cette période de l’année. On pouvait s’y attendre pour le mois de février. Avant la crise du coronavirus, on ne prenait pas de telles mesures, on se disait qu’on ne pouvait ‘rien y faire’. Mais les choses ont changé. Désormais, on sait par exemple que le port du masque peut aider à stopper les infections.”

Vous ne craignez pas de trop effrayer la population avec ce code couleurs?

“Ce n’est pas l’intention et nous devons être prudents à ce sujet en communiquant toujours de manière nuancée. (…) En fait, nous essayons simplement de guider un peu les gens dans leurs choix. De plus, nous avons appris que les mesures prises lors de la pandémie de Covid ont mieux fonctionné contre la grippe que contre le coronavirus, car la grippe est légèrement moins contagieuse. Un masque buccal ne peut donc qu’aider. Mais l’intention n’est certainement pas d’angoisser les gens.”

Le gouvernement conseille vivement le port d’un masque buccal pour les personnes vulnérables. Quand doit-on appliquer cette recommandation?

“Concrètement, les cabinets médicaux et les hôpitaux décident eux-mêmes de rendre obligatoire ou non le port du masque. Nous recommandons le port d’un masque FFP2 dans les salles d’attente des cabinets médicaux, à l’hôpital, aux urgences, mais aussi dans les lieux publics où il y a beaucoup de monde, pensez aux transports en commun, surtout en tant que personne vulnérable.”

Le code orange sera encore en vigueur pendant quelques semainesSteven Van Gucht

De quelles infections respiratoires parle-t-on exactement?

“Nous sommes en pleine épidémie de grippe. Le pic est attendu dans environ deux semaines. La grippe en particulier est donc très active en ce moment. Par ailleurs, le nombre de cas de coronavirus a diminué. Nous avons connu un pic important en décembre, mais nous sommes maintenant à un niveau plutôt moyen. La situation concernant le VRS et les mycoplasmes s’est également améliorée.”

Notre système de santé est-il sous pression?

“La charge augmente, mais cela dépend beaucoup d’un hôpital à l’autre. C’est une période de forte activité dans les hôpitaux, qui se remplissent progressivement, mais la situation est encore gérable pour le moment. Il n’y a pas de signaux alarmants. »

Le code rouge n’est donc pas à l’ordre du jour?

“Le code orange sera encore en vigueur pendant quelques semaines, mais je suppose que les vacances de printemps permettront d’inverser la tendance. Les écoles seront fermées et les élèves en congé. En Wallonie, par contre, la situation devrait s’améliorer à partir du mois de mars seulement, car les vacances arrivent plus tardivement.”

Souare Mansour

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