Ils « considèrent le Mali comme un État paillasson » : Bamako hausse à nouveau le ton contre Alger
C’est un secret de polichinelle. Le Mali et l’Algérie ne filent plus le parfait amour depuis fin 2023. Bamako avait dénoncé les « rencontres récurrentes » entre les autorités algériennes, et « certains mouvements signataires de l’Accord pour la paix » d’Alger « ayant choisi le camp des terroristes ».
Hier
jeudi 25 janvier, le gouvernement malien s’est encore fendu d’un
communiqué pour exprimer sa « vive préoccupation » face à la «
multiplication d’actes inamicaux, de cas d’hostilité et d’ingérence dans
les affaires intérieures du Mali par les autorités de la République
algérienne démocratique et populaire ».
Certains groupes signataires de l’Accord d’Alger ont des bureaux en Algérie, selon Bamako
Il
dénonce notamment, « l’imposition d’un délai de transition aux
autorités maliennes, de manière unilatérale; l’accueil sans
concertation ou notification préalable et au plus haut sommet de l’État
algérien de citoyens maliens subversifs et de citoyens maliens
poursuivis par la justice malienne, pour actes de terrorisme et
l’existence sur le territoire algérien de bureaux assurant la
représentation de certains groupes signataires de l’Accord pour la paix
et la réconciliation au Mali issu du processus d’Alger , devenus
aujourd’hui des acteurs terroristes ».
Les
autorités maliennes sont également persuadées que l’Algérie travaille à
« maintenir le régime de sanctions des Nations Unies » contre Bamako,
au « moment où le Mouvement des non alignés et la Russie s’y opposaient
dans l’intérêt du Mali qui demandait la levée dudit régime ».
Ils « considèrent le Mali comme leur arrière-cour »
Alger
aurait aussi manœuvré dans l’ombre pour « imposer un chapitre sur le
Mali dans le document final du Sommet du Mouvement des non-alignés à
Kampala, en Ouganda sans le consentement des autorités maliennes ».
Après
analyse de ces cas, « il ressort une perception erronée des autorités
algériennes qui considèrent le Mali comme leur arrière-cour ou un État
paillasson, sur fond de mépris et de condescendance » remarque Bamako.
Il
exige des « autorités algériennes (l’arrêt immédiat) de leur hostilité à
l’égard du Mali. « Les relations de bon voisinage exigent des
comportements responsables, qui doivent être guidés par le sens de
l’empathie et le respect mutuel » rappelle la junte au pouvoir à Bamako.