Macron limoge le chef des espions français en pleine tension avec Ouagadougou
Bernard Emié n’est plus le patron de la DGSE, le service d’espionnage français. Il a été débarqué de son poste par le locataire de l’Elysée Emmanuel Macron. Hier mercredi 20 décembre, le conseil des ministres a entériné la nomination de son remplaçant Nicolas Lerner, qui occupait précédemment le poste de directeur général de la sécurité intérieure (DGSI). Selon le journal français l’Opinion, M. Emié était sur la sellette depuis quelques mois.
Critiqué pour le manque d’efficacité de son service sur les dossiers sahélien et ukrainien
Il a été souvent
critiqué pour son bilan en Afrique notamment. On lui reprochait le
manque d’efficacité de son service sur les dossiers sahélien et
ukrainien.
Ancien
ambassadeur du Liban et de l’Algérie, Bernard Emié avait pris la tête
de la DGSE en 2017. Une source proche du service d’espionnage a confié
au journal « Challenges », que son départ était prévu depuis septembre
2023. Mais entre-temps, le numéro 2 de la « Boite », le général Olivier
Bonnet de Paillerets a quitté son poste. « Il était impensable de
changer les deux principaux responsables » dans la même période alors
que la « maison était en pleine réorganisation » a expliqué la source.
Ce sont des « techniciens », pas des espions
En
tout cas, le limogeage de Bernard Emié intervient dans un contexte de
tension entre la France et le Burkina Faso. La junte au pouvoir à
Ouagadougou a arrêté début décembre, quatre Français qui seraient des
agents de la DGSE. Ils ont été conduits à la Direction de la sûreté de
l’Etat afin d’y subir un interrogatoire. Ensuite les quatre hommes ont
été envoyés séparément à la maison d’arrêt et de correction de
Ouagadougou.
Une
source diplomatique a confié à l’AFP que ces « quatre fonctionnaires
français, détenteurs de passeports diplomatiques et de visas » ne sont
en réalité que des « techniciens » arrivés au Burkina Faso pour
effectuer une « opération de maintenance informatique au profit de
l’ambassade de France ».
La France réclame leur retour sans délai à Paris
La
même source diplomatique indique que le gouvernement a déjà rejeté les
« accusations selon lesquelles ces techniciens auraient été envoyés au
Burkina Faso pour d’autres motifs que leur travail de maintenance
informatique ». Paris a dans le même temps demandé leur « retour sans
délai » au pays.