Guinée : situation confuse après une violente explosion dans le port de Conakry
Une puissante explosion s’est produite lundi 18 décembre peu après minuit, dans un dépôt de carburants à Conakry, générant un immense incendie au-dessus du port autonome de la capitale guinéenne. Le bilan reste très incertain.
Dans
la cour de l’hôpital Donka, l’un des deux CHU de Conakry, c’est un
ballet incessant d’ambulances qui défile depuis une heure. Impossible de
donner un bilan précis pour l’instant, mais l’explosion qui a retenti
dans la nuit a fait des dizaines de blessés.
Un pickup frappé
d’une croix rouge est passé dans la cour. À l’intérieur de la benne, un
homme, perfusé, criait de douleur. Il y a également beaucoup de blessés
légers dans le flot de personnes qui se sont jetées sur les routes pour
quitter Kaloum.
L’explosion a fait trembler les vitres du
centre-ville de Conakry où se trouvent les ministères et la présidence. À
Coronthie, au plus près de la déflagration, à l’entrée de la
presqu’île, les habitants décrivent des scènes apocalyptiques. Des toits
ont été soufflés par l’explosion. Des maisons se seraient effondrées.
Exode
Sur
l’autoroute Fidel Castro, à 1h du matin, c’est l’exode. Des centaines
de personnes évacuent à pied la zone, en plein milieu de la voie rapide.
Une femme est portée par un adolescent. Plus loin, un homme dont le
pied saigne abondamment.
Les accès à Kaloum sont filtrés par les
militaires qui ne laissent passer que les ambulances et les officiels.
Les Guinéens qui ont leurs proches à Coronthie doivent prendre leur mal
en patience.
Et derrière ces barrages, des centaines de personnes
regardent au loin le feu qui enflamme le ciel. Le quartier de Coronthie
est connu pour abriter le seul dépôt de carburant du pays. L’APT,
l’African Petroleum Terminal. Les habitants demandent depuis des années
qu’il soit installé à l’extérieur de la ville.