“Nous sommes des vivants déjà morts”: en Tunisie, un village assoiffé par le changement climatique

“Nous sommes des vivants déjà morts”: en Tunisie, un village assoiffé par le changement climatique

Ounissa Mazhoud place un bidon de chaque côté de son âne pour se rendre à la dernière source d’Ouled Omar. Ce village tunisien est à l’agonie à cause d’une sécheresse persistante provoquée par le changement climatique.

“Nous sommes des vivants déjà morts, oubliés de tous. Nous n’avons ni route ni eau, ni aide ni logements décents, nous ne possédons rien”, explique à l’AFP cette femme de 57 ans, au visage creusé par la fatigue. Dans son hameau d’une centaine d’âmes, à 180 kilomètres au sud de Tunis, Mme Mazhoud et ses voisines se réveillent chaque jour avec une obsession: trouver de l’eau.

“Nous sommes toutes malades. Nous avons mal au dos, aux jambes parce que nous marchons et travaillons de l’aube jusqu’au crépuscule”, poursuit Ounissa. Ouled Omar est pourtant situé dans la région de Siliana, dans le nord-ouest de la Tunisie, une zone fertile, au climat habituellement pluvieux en hiver. Mais la Tunisie traverse sa huitième année de sécheresse.

Avec seulement 450 mètres cubes d’eau par an et par habitant, elle est déjà sous le “seuil de pénurie absolue”, calculé à 500 m3 par la Banque mondiale qui prévoyait son franchissement pour 2030. Malgré des pluies récentes, les barrages, principale source d’approvisionnement en eau potable en Tunisie, ne sont qu’à 22% de leur capacité. Les autorités tentent de juguler ce stress hydrique en rationnant l’eau et avec des coupures ponctuelles.

Souare Mansour

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