Entre Joël Rubinfeld, le président de la Ligue belge contre l’antisémitisme, et le parti Ecolo, les relations sont électriques pour ne pas dire exécrables. Bloqué par plusieurs mandataires écologistes sur X, il leur reproche d’alimenter l’antisémitisme et de refuser le débat. De l’autre côté, c’est visiblement le passé politique de l’intéressé qui le “discrédite”. Explications.

Pour la LBCA (Ligue belge contre l’antisémitisme), représentée par Joël Rubineld, le parti Ecolo est devenu “l’un des premiers vecteurs d’antisémitisme contemporain en Belgique”. Pour étayer cette affirmation, il mentionne plusieurs faits et positionnements.

Piqûre de rappel: Zakia Khattabi ne qualifie pas le Hamas d’organisation terroriste (avant de se raviser face à la polémique). En 2021, Rajae Maouane partage sur Instagram la chanson “Wein Al Malayeen”, interprétée par une chanteuse liée au Hezbollah, qui appelle le peuple arabe à lutter contre “les fils de Sion”. Le député fédéral Simon Moutquin dirigeait le mouvement BDS Belgique, considéré comme antisémite par l’Allemagne, avant de devenir parlementaire. Selon Rubinfeld, il serait d’ailleurs toujours proche de cette organisation. Il évoque également le cas de la députée Sihame Haddaoui, qui en 2012, a effectué une “quenelle”, geste popularisé par Dieudonné considéré par beaucoup comme antisémite.

Invité dans la matinale sur LN24 mardi matin, Joël Rubinfeld a annoncé la tenue d’une Marche nationale contre l’antisémitisme qui aura lieu le 10 décembre à Bruxelles, remerciant au passage Denis Ducarme, qui avait lancé l’idée dans la foulée de la marche contre l’antisémitisme à Paris qui avait rassemblé près de 200.000 personnes le 12 novembre dernier. Toutefois, Joël Rubinfeld refuse toute récupération politique.

“Si des politiques ou mandataires veulent venir, ils peuvent. Mais ils ne doivent pas venir avec leur écharpe mais en tant que citoyen. Les partis politiques ne seront pas mis à l’honneur. Dans notre liste de signataires, on refuse toute personnalité politique”, indique-t-il.

Une prise de parole qui a fait bondir Zakia Khattabi, ministre fédérale du Climat et de l’Environnement, qui accuse Joël Rubinfeld d’instrumentaliser sa cause à des fins politiques. Elle déplore que le représentant de la LBCA puisse bénéficier d’une telle visibilité médiatique. “La libre antenne offerte à ce représentant d’extrême-droite (vice-président du PP) sous couvert de lutte contre l’antisémitisme est insupportable!”, dénonce-t-elle vertement. Un post qualifié de “diffamatoire” par Rubinfeld.