Tiani affiche son entente avec Goita et Traoré
Le chef du régime militaire au Niger, le général Abdourahamane Tiani, a rencontré jeudi ses homologues à la tête des régimes militaires malien et burkinabè, pour ses premières visites à l’international depuis le coup d’Etat à Niamey en juillet.
« Le
général de brigade Abdourahamane Tiani est arrivé ce jeudi, en début de
soirée pour une visite d’amitié et de travail dans notre pays », a
annoncé le service de communication de la présidence du Burkina Faso
dans un communiqué.
« Les
deux chefs d’État », le général Tiani et le capitaine Ibrahim Traoré,
ont « échangé sur les problématiques communes aux deux pays notamment la
lutte contre le terrorisme et les questions de développement
socio-économiques », a-t-il indiqué.
M.
Tiani a exprimé sa « gratitude » envers M. Traoré, « son gouvernement » et
« l’ensemble du peuple burkinabè pour les soutiens multiples », selon un
deuxième communiqué de la présidence burkinabè.
Plus
tôt, à Bamako, M. Tiani a rencontré le colonel Assimi Goïta et remercié
le Mali pour « le soutien et la détermination des autorités et du peuple
malien à cheminer auprès des autorités et du peuple nigérien, et ça
quels que soient les obstacles », lors d’une déclaration à la presse.
Le
Mali et le Burkina, dirigés par des militaires arrivés au pouvoir par
des coups d’Etat en 2020 et 2022, avaient rapidement affiché leur
solidarité avec les généraux de Niamey après leur prise de pouvoir fin
juillet.
Ils
ont créé ensemble une « Alliance des Etats du Sahel » (AES) qui prévoit
une assistance mutuelle en cas d’atteinte à la souveraineté et à
l’intégrité territoriale des trois Etats et des liens économiques
renforcés.
L’objectif est de transformer la région sahélienne de « zone d’insécurité » à une « zone de prospérité », a dit M. Tiani au Mali.
Soudés
contre les pressions internationales qui poussent pour un retour à des
régimes démocratiques, les trois régimes militaires le sont également
contre les jihadistes dont les attaques ravagent leurs pays.
Rappelant
la situation d’embargo du Niger, objet de sanctions politiques et
économiques de la Communauté économique des Etats d’Afrique de l’Ouest
(Cedeao), comme l’a été un temps le Mali, le général Tiani a remercié
ses voisins malien et burkinabè qui continuent de commercer avec son
pays.
« Il
paraîtrait que l’objectif de l’embargo était d’exercer une pression sur
les autorités, mais c’est sans tenir compte du fait c’est plutôt que le
peuple qui souffre et nous en sommes conscients et c’est pourquoi nous
sommes disposés à échanger, à négocier mais avec des gens qui sont
animés de bonne volonté, avec des gens sincères, avec des gens qui ont
le soucis du peuple africain », a ajouté M. Tiani.
La
durée de la transition au Niger n’est pas encore connue, mais le
général Tiani avait annoncé peu après sa prise de pouvoir qu’elle
n’excéderait pas trois ans. Au Mali, l’élection présidentielle qui
devait se tenir début 2024 a été repoussée à une date indéfinie.
Un
communiqué publié jeudi matin indique que Bamako accueillera du 23
novembre au 1er décembre deux réunions ministérielles « en vue de dégager
les perspectives d’opérationnalisation de l’AES », notamment
l’élaboration des textes, la mise en place des organes et les modalités
de son fonctionnement.
La
première réunira les ministres de l’Économie et du Commerce le 25
novembre pour les questions de développement économique. Les ministres
des Affaires étrangères des trois pays se réuniront le 30 novembre pour
les questions politiques et diplomatiques.
Ces réunions précèderont une rencontre à une date ultérieure des ministres de la Défense, poursuit le communiqué.