Journée folle dans les aéroports français après de multiples alertes à la bombe
Vols annulés ou
déroutés, terminaux évacués, passagers bloqués: la plupart des grands
aéroports français, à l’exception de Paris, ont été secoués mercredi par
des menaces d’attentats ou des colis abandonnés, provoquant des heures
de retard.
Après
le musée du Louvre et le château de Versailles, ce dernier encore
évacué mercredi, les alertes à la bombe se multiplient quelques jours
après les attaques qui ont coûté la vie à l’enseignant Dominique Bernard
à Arras (Pas-de-Calais) et à deux Suédois à Bruxelles.
Le
ministre de la Justice, Eric Dupond-Moretti, a averti mercredi que « les
petits guignols » auteurs de fausses alertes, notamment à la bombe, qui
se sont multipliées ces derniers jours, seraient « retrouvés » et « punis ».
Vers 18H00, plus aucun aéroport n’était complètement arrêté, selon l’organisme de surveillance du trafic aérien Eurocontrol.
Mais
des évacuations de plus ou moins grande ampleur ont perturbé dans la
journée les aéroports de Bordeaux, Lille, Toulouse, Lyon (Bron), Nice,
Nantes, Beauvais, Pau, Brest, Biarritz et Carcassonne, selon des
informations recueillies par les bureaux de l’AFP.
Le trafic a été un temps complètement interrompu au moins à Toulouse, Beauvais, Bordeaux et Pau.
L’activité a généralement repris après l’intervention d’équipes de démineurs.
Les deux aéroports parisiens, Orly et Charles-de-Gaulle, n’ont en revanche pas été touchés.
A l’aéroport de Nantes, Joseph Lépinay, 69 ans, est resté bloqué plusieurs heures.
« On
était prêts à embarquer pour aller à Majorque et puis on nous a dit :
+Il faut sortir, il y a un colis abandonné+. On est allés au premier
abri, comme il pleut, et puis on nous a encore repoussés. Puis plus de
nouvelle », a-t-il raconté.
– Mails de menace –Les
aéroports de Lille, Lyon (Bron), Nantes, Nice, Toulouse, Beauvais ont
reçu des menaces par courriel, selon une source policière.
La
préfecture des Pyrénées-Atlantiques a ensuite ajouté que des « faits
similaires » avaient eu lieu à Pau et Biarritz, qui ont fait l’objet de
procédures d’évacuation préventive et de levée de doute « à la suite
d’une alerte à la bombe ».
Une
porte-parole de l’aéroport de Strasbourg a aussi fait part à l’AFP de
la réception d' »un mail malveillant », tandis que le directeur général de
l’aéroport de Carcassonne, Cyril Dall’Ava, a évoqué un mail de menace.
L’aéroport
de Brest qui, comme une quinzaine d’établissements des environs, a reçu
un courriel de menace à des adresses génériques, a été évacué en raison
de la présence d’un colis suspect, finalement anodin, a indiqué la
préfecture.
Les perturbations ont été plus ou moins marquées.
Selon
le tableau de bord en ligne de la DGAC, l’aéroport de Toulouse-Blagnac
concentrait vers 18H00 l’essentiel des retards: 40 minutes à l’arrivée,
plus de trois heures au décollage.
A 15H35, les passagers avaient pu y commencer à regagner l’aérogare après une inspection des démineurs.
Mais
la DGAC a fait plus tôt dans la journée part de retards importants dans
d’autres aéroports, notamment à Lille, Beauvais ou Bordeaux, qui se
sont finalement résorbés.
A
Bordeaux, l’aéroport a repris progressivement son activité vers 17H00.
Au total, « une douzaine de vols ont été annulés et autant vont être
retardés », a précisé le service de communication du huitième aéroport
français.
A
Biarritz et à Pau « aucune menace n’a été détectée » lors des opérations
de levée de doute, permettant leur réouverture en début d’après-midi,
selon la préfecture des Pyrénées-Atlantiques.
A
Nice, selon la communication de l’aéroport, il « y a eu juste une alerte
au colis suspect, quelque chose de fréquent, qui a nécessité la mise en
place d’un périmètre de sécurité. Mais tout est rentré dans l’ordre ».
Une porte-parole de l’aéroport de Lille avait souligné de son côté qu’il ne s’agissait « pas d’un jour de grande affluence ».
Les
vols en provenance de Marrakech, Genève et Constantine, qui devaient
atterrir à Lille entre 11H05 et 11H40, ont été déroutés, est-il précisé
sur le site internet.
Durant l’évacuation de l’aéroport de Nantes, un vol de la compagnie Volotea en provenance d’Espagne a été dérouté à Poitiers.
A
Carcassonne, seul un vol Ryanair en direction de Londres était prévu
cet après-midi. Il a été dérouté et l’aéroport s’est efforcé de trouver
une solution de remplacement pour les passagers, a indiqué Cyril
Dall’Ava.
Le
musée du Louvre a été évacué samedi, ainsi que le château de Versailles
samedi et mardi après des fausses alertes. Le lycée-collège Gambetta
d’Arras où le professeur a été tué a lui été évacué après une alerte à
la bombe lundi.