FMI: L’Afrique obtient un troisième siège au sein du Conseil d’administration
Les Etats membres du FMI ont accepté d’augmenter leurs contributions au prêteur mondial et d’accorder un troisième siège à l’Afrique au sein de son conseil d’administration, a annoncé le Fonds monétaire international samedi à Marrakech, au Maroc.
Ces deux points faisaient partie des objectifs affichés des réunions annuelles du FMI et de la Banque mondiale qui se tiennent pour la première fois depuis 1973 sur le continent africain.
« Il y a eu un accord sur un accroissement
significatif des quotas d’ici la fin de l’année », a déclaré lors d’une
conférence de presse Nadia Calvino, la ministre espagnole de l’Economie
qui préside le comité financier du FMI.
Les
quotas, qui sont basés sur la taille de l’économie d’un pays,
déterminent le montant des fonds qu’un Etat doit fournir au FMI, son
pouvoir de vote et le montant maximum des prêts qu’il peut obtenir.
Cette
semaine, la directrice générale du FMI, Kristalina Georgieva, et le
président de la Banque Mondiale, Ajay Banga, avaient pressé leurs
membres d’intensifier le financement des institutions afin qu’elles
puissent mieux soutenir les Etats dans la lutte contre la pauvreté et le
changement climatique.
L’accord
sur les quotas est « très réconfortant », s’est félicitée Mme Georgieva.
L’objectif est de « renforcer financièrement le Fonds pour que nous
soyons en capacité d’intervenir en cas de choc supplémentaire ».
Interrogée
pour savoir si le FMI allait modifier la répartition des votes, la
directrice générale a déclaré: « les membres ont convenu que ce serait la
prochaine étape et qu’il y aurait un chemin clair et un plan pour y
parvenir ».
Actuellement,
la distribution des quotas favorise les économies avancées, en
particulier les pays européens, au détriment des grands pays émergents,
Chine et Inde en tête, qui réclament depuis plusieurs années une réforme
du système.
Mais
les pays occidentaux, s’ils se disent ouverts sur le principe, se
montrent en réalité rétifs à l’idée, craignant de voir le rôle de la
Chine au sein du FMI se renforcer.
« A
un certain moment, une révision des quotas sera inévitable », a estimé
mercredi à Marrakech le gouverneur de la Banque de France, François
Villeroy de Galhau.
Mais
« les pays émergents qui bénéficieront » d’une telle réforme, « notamment
la Chine, doivent également accepter les règles du jeu communes », a-t-il
insisté.
Bien
que la répartition des votes n’ait pas été modifiée, le FMI a accepté
d’élargir son conseil d’administration de 24 à 25 membres, afin de
donner un siège supplémentaire à l’Afrique, qui en détenait jusqu’à
présent deux.
« Malgré
toutes les difficultés, je ne peux que féliciter nos membres d’avoir
trouvé cette voie de solidarité, dont dépendent des centaines de
millions de personnes », a déclaré Mme Georgieva, soulignant que la
décision avait été « unanime ».