Concours d’internat des hôpitaux : Le Sénégal vers la révision des programmes devenus « désuets »

Concours d’internat des hôpitaux : Le Sénégal vers la révision des programmes devenus « désuets »

Dans les dispositifs de l’offre de services de santé de qualité, les personnels spécialistes jouent un rôle primordial. Ayant compris cela dès les années 1958, le Sénégal a institué le concours d’internat des hôpitaux de Dakar qui permettait la sélection des futurs spécialistes destinés aux fonctions d’enseignants universitaires, de chercheurs et de praticiens hospitaliers de haut niveau.

Réputé très « sélectif » et « attractif », le concours d’internat de la session de 2022 a enregistré 684 candidats de 17 nationalités et provenant de six universités dont une étrangère (université Joseph Ki-Zerbo du Burkina Faso).

Grâce à ce concours, de nombreux spécialistes de haut niveau sont formés chaque année et mis à la disposition des systèmes de santé du Sénégal et d’autres pays africains.
Toutefois, depuis 1958, les programmes de ce concours, vieux de plusieurs décennies, sont devenus « désuets ». « Le programme exécuté est désuet, c’est-à-dire qu’aujourd’hui, le paysage médical de 1960 au Sénégal ne correspond pas à celui de 2023. C’est pourquoi le contenu doit être modifié, parce qu’il y a de nouvelles maladies. Avant, il y avait les maladies infectieuses, mais maintenant il y a le diabète, la tension, d’autres affections qui ne sont pas transmissibles et donc, il faut adapter le programme à la résolution des problèmes médicaux de maintenant. Il y a aussi de nouvelles techniques avec de nouvelles maladies qui sont arrivées comme le Covid, le HIV et tout ça doit être intégré de façon dynamique et de façon globale », explique le professeur Momar Codé Ba, chef du Service de neurochirurgie du CHU de Fann et vice-doyen de la faculté de Médecine, de Pharmacie et d’Odonto-Stomatologie de l’Ucad.
Le docteur Aïssatou  Diop, conseiller technique n°2 du ministre de la Santé et de l’Action sociale de corroborer : « Le concours d’internat est un concours prestigieux en Afrique  et le programme date de très longtemps. Et comme on est dans un contexte où il y a une dynamique ou le profil épidémiologique a changé, nous sommes en transition, il y a de nouvelles évidences, de nouvelles priorités. Donc, c’est le moment d’actualiser ce programme pour être en phase avec la réalité dans notre pays et au niveau mondial.’’
Ainsi, dans l’objectif de réformer afin de  permettre une meilleure adaptation aux réalités sanitaires en constante évolution, le ministère de la Santé et de l’Action sociale a mis en place, en 2022, un comité scientifique chargé de la révision des programmes du concours d’internat des hôpitaux.
C’est ainsi qu’un atelier de validation des travaux de ce comité scientifique s’est tenu à Saly. Il composé d’universitaires de renom qui sont chargés de la mise à jour des programmes dans chacun des domaines suivants : médecine et spécialités, chirurgie et spécialités, anatomie, biologie, pharmacie et psychiatrie.
Le Dr Aïssatou  Diop explique que les programmes de toutes les universités du Sénégal, aussi bien l’Ucad que les UFR en santé au niveau des régions de Saint-Louis, Thiès, Ziguinchor et Bambey seront revisités.
Le concours se fait à partir de la 4e année de médecine et les autorités espèrent que lors du concours de 2024 que le nouveau programme sera mis en place.

Souare Mansour

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