États-Unis: début d’un marathon judiciaire pour Donald Trump, poursuivi pour fraude
C’est le premier procès d’une longue série pour Donald Trump. L’ex-président américain, candidat à un retour à la Maison Blanche en 2024, est poursuivi ce lundi 2 octobre avec des proches – dont ses deux premiers fils, Don et Eric – au civil dans l’État de New York. Il est accusé d’avoir gonflé ses actifs de son conglomérat, la Trump Organization, de plusieurs milliards de dollars pour obtenir des prêts plus avantageux des banques.
Un
triplex tout en haut de la Trump Tower déclaré au fisc trois fois plus
grand que sa superficie réelle, la luxueuse propriété de Mar-a-Lago en
Floride surévaluée de plusieurs dizaines de millions de dollars…
D’après les juges, pendant près de dix ans jusqu’en 2021, Donald Trump
et ses proches auraient menti pour gonfler la valeur des biens de la
Trump Organization. La manœuvre aurait permis au conglomérat de négocier
de meilleurs prêts des banques et des contrats d’assurance plus
avantageux.
La procureure générale de l’État de New York réclame
250 millions de dollars d’amendes et l’interdiction pour Donald Trump et
certains de ses proches de diriger des sociétés. Avant même l’ouverture
du procès, le juge de la Cour suprême de l’État de New York a parlé de «
fraudes répétées ». Des fraudes qui pourraient atteindre plus de 2
milliards de dollars. Le magistrat ordonne aussi la suppression des
licences commerciales de Donald Trump et de ses enfants pour l’Etat de
New York.
« Je vais me battre pour mon nom et ma réputation »
Dimanche
soir, à la veille de l’ouverture de ce premier procès qui en appelle
d’autres, l’ancien président américain a assuré, dans un message posté
sur le réseau Truth Social, qu’il se rendra au tribunal lundi. « Je vais
au tribunal demain matin pour me battre pour mon nom et ma réputation »,
a-t-il écrit, qualifiant au passage le procureur général de New York de
« corrompu » et le juge chargé de l’affaire de « déséquilibré ».
Inculpé
au pénal dans quatre dossiers différents, dont ceux concernant sa
tentative d’inverser le résultat de la présidentielle 2020 perdue face à
Joe Biden et ces documents confidentiels conservés après son départ de
la Maison Blanche, Donald Trump a de nombreux rendez-vous avec les
tribunaux dans les mois à venir. Cela ne l’empêche pas d’être le grand
favori à l’investiture républicaine pour l’élection présidentielle de
2024, et l’ouverture du procès ce 2 octobre ne devrait pas plus écorner
son image auprès de ses soutiens. « Ça alimente le récit de la chasse
aux sorcières et de la persécution contre le sauveur de l’Amérique par
les vilaines élites », explique Lorric Henneton, maître de conférence à
l’université de Versailles-Saint Quentin et spécialiste des États-Unis.