« Son supérieur lui dit : lâchez-le » : Kemi Seba raconte sa brève arrestation à Cotonou
Arrêté, puis relâché dans la nuit du vendredi au samedi 16 septembre 2023, Kemi Seba s’est exprimé hier dimanche dans un live Facebook. L’activiste est revenu sur cet évènement qui, d’après lui, n’est rien d’autre qu’une tentative de « capture ».
«Au bout de 10-15 minutes, son visage change»
«J’étais à l’aéroport
en train de faire des photos avec différentes personnes qui voyageaient,
quand le chef de la police de l’aéroport de Cotonou m’aborde et me dit :
« Kemi, comment vous allez ? Je peux vous parler cinq minutes ? Il y a
un truc que je voulais vous dire. » Je me dis, c’est classique, c’est
comme ça que ça se passe. Je le suis dans son bureau. Au bout de 10 à 15
minutes, son visage change, il me dit : »Donnez-moi vos téléphones. » Je
dis : » Pardon. Je suis en garde à vue ? Si je suis en garde à vue,
dites-le-moi, si je ne suis pas en garde à vue précisez-le aussi. » Il a
dit : « Je n’ai pas à vous dire si vous êtes en garde à vue ou pas. »
« J’ai
simplement stipulé et ça a été la réalité qui, a mon sens, était
important de préciser que, à la seconde où vous m’arrêtez, j’ai droit à
mon avocat et à la seconde où vous m’arrêtez, vous allez accélérer votre
agenda, parce qu’il y a des gens à qui vous vous attaquez, que vous
pouvez persécutez en silence, mais il y en a d’autres, à la seconde où
vous les arrêtez, vous allez accélérer votre déclin », a raconté Kemi
Seba.
« L’entrevue a duré trois heures »
L’activiste
dit avoir refusé de répondre aux questions des policiers, en l’absence
de son avocat. « L’entrevue a duré trois heures environ et ils me
disaient : « Vous allez finir incarcérer. » Et comme Dieu est puissant,
j’entends celui qui mène l’interrogatoire recevoir un coup de fil de son
supérieur qui lui dit : «Lâchez-le», poursuit le président de l’ONG
Urgences panafricanistes.
Il a par ailleurs évoqué les motifs de son arrestation, en l’occurrence l’appel à l’insurrection.
Pour
lui, réclamer «l’autodétermination, la souveraineté de l’Afrique, la
fin de la Françafrique » n’est pas un appel à l’insurrection. Et si
d’aventure, on le mettait en prison, ce ne serait pas une première.
«J’ai été mis en prison quatre fois, je suis ressorti plus fort. Je suis
un os qu’on ne peut pas ronger», s’est-il vanté, ajoutant qu’il demeure
le «premier adversaire de Patrice Talon».