Pénurie d’enseignants en France
Une semaine après la rentrée scolaire, il manque en moyenne « au moins un enseignant dans 48% des collèges et des lycées » en France, selon un sondage publié lundi par le Snes-FSU, premier syndicat du second degré, qui dénonce un « scandale ».
Ce sondage a été réalisé durant la semaine de la rentrée dans 508 collèges et lycées (sur plus de 10.000 établissements du second degré en France), représentatifs du système scolaire français selon le Snes, afin de « vérifier la promesse du président et du ministre de l’Education et montrer la réalité de la rentrée », a expliqué à l’AFP Sophie Vénétitay, secrétaire générale du Snes-FSU, confirmant une information de franceinfo.
Emmanuel Macron avait
notamment assuré quelques jours avant la rentrée que la promesse d' »un
professeur devant chaque classe » à la rentrée serait « tenue ».
Le
soir de la rentrée, Gabriel Attal s’était montré plus nuancé, concédant
qu' »on pouvait avoir des difficultés ici ou là », notamment au collège
et au lycée.
La
rentrée s’est déroulée à nouveau sous tension en raison d’une crise du
recrutement des enseignants – un phénomène qui s’est accentué depuis
l’an dernier – avec cette année plus de 3.100 postes non pourvus aux
concours enseignants.
« La
promesse n’est pas tenue », a regretté Sophie Vénétitay, déplorant « des
trous dans les emplois du temps de milliers d’élèves », un « scandale »
selon elle. « C’est toujours et encore la rentrée de la pénurie »,
a-t-elle commenté.
« Comment
peut-on accepter qu’en 2023 on ne soit pas capable d’assurer la rentrée
pour tous les élèves avec des profs formés? », s’interroge la
syndicaliste.
« L’Education
nationale bricole : il y a des petites annonces qui circulent sur
Facebook ou via Pôle Emploi pour recruter des professeurs, c’est
n’importe quoi », assure-t-elle.
L’an
dernier, « au 3 septembre, nous étions à près de 60% des établissements
où il manquait au moins un professeur », compare-t-elle.
Toutes
les régions ne sont pas touchées de la même manière. Sans surprise,
l’académie de Créteil (Seine-Saint-Denis, Val-de-Marne et
Seine-et-Marne), est la plus concernée, malgré l’embauche d’enseignants
contractuels. Dans cette zone, il manque « au moins un professeur dans
60% des collèges et lycées », indique l’enquête du Snes.
Le
syndicat pointe aussi des manques dans les académies de Versailles
(59%), Orléans-Tours (53%), Normandie (51%) ou Nantes (50%).
Les matières les plus touchées sont les lettres modernes, l’anglais, les mathématiques ou encore les sciences de l’ingénieur.