Le père d’une lycéenne portant l’abaya en garde à vue après des menaces de mort visant le proviseur

Le père d’une lycéenne portant l’abaya en garde à vue après des menaces de mort visant le proviseur

Un père de famille est depuis jeudi en garde à vue à Clermont-Ferrand après avoir proféré des menaces de mort à l’encontre d’un proviseur ayant refusé l’accès au lycée à sa fille qui portait une abaya, a indiqué le parquet vendredi.

L’homme est poursuivi pour “menace en vue d’intimidation d’une personne chargée d’une mission de service public”, a précisé à l’AFP la procureure de la République de Clermont-Ferrand, Dominique Puechmaille, confirmant une information du quotidien régional La Montagne. Le père de famille devrait faire l’objet d’une “convocation directe avec contrôle judiciaire”, a ajouté la magistrate.

Jeudi matin, les responsables du lycée Ambroise-Brugière filtraient l’entrée en application des directives nationales concernant l’interdiction de l’abaya. Une lycéenne qui portait le vêtement a été invitée à l’enlever et s’est vue interdire l’accès à l’établissement après son refus, selon la même source. Un peu plus tard, son père a téléphoné au lycée et a eu tour à tour un agent puis un conseiller principal d’éducation. À chacun d’eux, il aurait proféré des menaces de mort qui visaient le proviseur.

Controverse

Le 27 août, le ministre de l’Education nationale Gabriel Attal a annoncé l’interdiction du port de l’abaya dans les écoles, collèges et lycées publics. Jeudi, le Conseil d’Etat a validé l’interdiction de cette longue robe couvrante, porteuse selon lui d’une “logique d’affirmation religieuse” prohibée dans les établissements scolaires.

Saisi en urgence, le juge a rejeté le recours de l’association Action droits des musulmans (ADM), qui demandait la suspension de cette interdiction au nom d’un risque de discrimination et d’atteinte aux droits. Lundi, quelque 300 élèves, sur les 12 millions ayant fait leur rentrée cette semaine, se sont présentées en abaya devant leur établissement, et 67 d’entre elles ont refusé de la retirer, selon le ministre de l’Education.

Souare Mansour

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