Burkina: trois militaires écroués pour « complot contre la sûreté de l’Etat »
Trois militaires
burkinabè accusés d’avoir voulu « déstabiliser » le régime militaire issu
d’un coup d’Etat, ont été arrêtés et mis en examen pour « complot contre
la sûreté de l’Etat », a annoncé vendredi le procureur militaire de
Ouagadougou dans un communiqué.
Le
parquet militaire a affirmé avoir été saisi en août « des faits selon
lesquels des militaires et anciens militaires, en intelligence,
procéderaient à l’identification de points sensibles et de domiciles
dont celui du président de la transition – le capitaine Ibrahim Traoré –
et de certaines autorités civiles et militaires en vue de déstabiliser
la conduite de la transition ».
Suite
à cette dénonciation, une enquête circonstanciée a été ouverte et « à ce
jour, trois militaires en cause ont été interpellés et présentés à un
juge d’instruction qui les a mis en examen et placés en détention
préventive pour des faits de complot militaire, violation de consignes
militaires, complot contre la sûreté de l’Etat, association de
malfaiteurs et mise en danger de la vie d’autrui », a expliqué le
commandant Alphonse Zorma, procureur militaire.
Les
trois militaires sont l’adjudant Windinmalégdé Kaboré, le sergent-chef
Brice Ismaël Ramdé et l’ex-caporal Sami Dah, radié car condamné dans une
autre affaire de complot contre l’Etat en 2015.
Ils « ont reconnu sans ambages les faits », a précisé M. Zorma.
En
décembre, le parquet militaire avait dénoncé une autre tentative de
« déstabilisation des institutions de l’Etat » impliquant notamment des
civils et un haut gradé, le lieutenant-colonel Emmanuel Zoungrana, déjà
incarcéré pour des faits similaires.
Le
capitaine Traoré a renversé en septembre 2022 le lieutenant-colonel
Paul-Henri Sandaogo Damiba, lui-même auteur d’un coup d’Etat en janvier
2022 contre l’ancien président élu Roch Marc Christian Kaboré, accusé
d’incapacité à lutter contre les violences jihadistes qui frappent le
pays depuis 2015.
Ces
attaques imputées à des groupes affiliés à Al-Qaïda et à l’Etat
islamique ont fait 16.000 morts et quelque deux millions de déplacés