Gabon : qui est le général Brice Oligui Nguema, porté en triomphe par les putschistes ?
Chef de la
puissante garde républicaine, ce haut gradé de l’armée gabonaise, qui
évolue autour du clan Bongo depuis des décennies, semble émerger comme
le possible nouvel homme fort du pays.
Le
général Brice Oligui Nguema, chef de la puissante garde républicaine
(GR), est-il en passe de devenir le nouvel homme fort du Gabon, après le
putsch militaire de ce mercredi 30 août ? Signe de la confusion qui
règne dans le pays, des premières rumeurs l’avaient d’abord donné arrêté
– voire tué. Avant qu’il n’apparaisse, acclamé par des soldats, sur une
vidéo diffusée mercredi midi par la télévision d’Etat, juste après la
lecture d’un communiqué annonçant le placement «en résidence surveillée»
du président renversé, Ali Bongo Ondimba.
Largement
relayée sur les réseaux sociaux et filmée sous différents angles par
des soldats, la scène montre le général Oligui avançant, uniforme vert
foncé et bras levés, au milieu de ses hommes en treillis et bérets
verts, qui s’écrient «Oligui président !». Depuis avril 2020, ce pilier
sécuritaire du système Bongo, ex-aide de camp d’Omar Bongo, dirige la
garde républicaine, l’unité militaire la plus puissante et la plus
équipée du Gabon, chargée de la protection du chef de l’Etat. Mais la
GR, comme d’autres unités de l’armée, a pris part au putsch.Joint
en exclusivité par le Monde, le général Brice Oligui Nguema confirme sa
participation au coup d’Etat, en réaction selon lui à l’élection de ce
week-end et à la proclamation, ce mercredi matin, des résultats
officiels donnant une large victoire à Ali Bongo. «Il n’avait pas le
droit de faire un troisième mandat, la Constitution a été bafouée, le
mode d’élection lui-même n’était pas bon. Donc l’armée a décidé de
tourner la page, de prendre ses responsabilités», explique-t-il. A ce
stade, il indique ne pas se considérer comme le nouvel homme fort du
Gabon. «C’est un débat que nous allons avoir avec l’ensemble des
généraux […]. Chacun va émettre des idées et les meilleures seront
choisies, ainsi que le nom de celui qui va conduire la transition»,
affirme-t-il, précisant qu’une réunion doit avoir lieu à 15 heures,
heure de Paris.