Niger: une coalition de la société civile somme la France de retirer ses troupes
Le dirigeant d’une coalition de la société civile opposée à la présence militaire française au Niger a assuré mardi que son mouvement n’accorderait pas « une seconde » à la France pour retirer ses troupes après l’expiration du délai fixé par le régime de Niamey.
« Nous n’accorderons pas une seconde aux forces françaises sur notre territoire à l’expiration de ce délai », a déclaré Abdoulaye Seydou, coordinateur du M62, qui regroupe une dizaine d’associations et d’ONG.
Le 3 août, les
militaires qui ont renversé le président Mohamed Bazoum avaient dénoncé
dans un communiqué une série d’accords militaires avec la France, dont
1.500 soldats sont toujours déployés au Niger pour la lutte
antijihadiste.
Certains
de ces accords sont assortis d’un préavis d’un mois, selon le texte. La
France n’a toujours pas reconnu officiellement les autorités militaires
arrivées au pouvoir par un coup d’État le 26 juillet, et estime que
cette dénonciation n’a pas de fondement juridique. « Tous les villages,
toutes les communes environnantes vont descendre sur la capitale et nous
allons les faire sortir », a déclaré mardi M. Seydou.
Ce
dernier avait été placé en détention préventive en janvier, puis
condamné mi-avril, après que son mouvement a accusé les forces de
défense et de sécurité (FDS) de massacres sur des populations civiles en
représailles à une attaque jihadiste le 24 octobre 2022 contre un poste
de police dans le sud du pays. M. Seydou a été libéré à l’issue de son
procès en appel le 14 août, après sept mois de détention. « Il n’y a pas
de sentiment anti-français au Niger ni de sentiment anti-occidentaux,
mais nous sommes farouchement engagés contre la politique française
telle qu’elle est menée », a assuré M. Seydou.
Le
coordinateur du M62 a également affirmé que son mouvement n’avait pas
participé à une violente manifestation qui s’était déroulée devant
l’ambassade de France à Niamey quelques jours après le coup de force de
militaires.
Des
vitres avaient été cassées, et des manifestants favorables aux
militaires qui ont pris le pouvoir avaient tenté de pénétrer dans
l’enceinte de l’ambassade, en scandant des slogans anti-français. La
France avait démenti dans la foulée les déclarations des militaires au
pouvoir qui accusaient Paris de vouloir « intervenir militairement » dans
le pays.